Charles WILLIAMS (Etats-Unis)

Charles Williams (né en 1909 à San Angelo (Texas) et mort en 1975, est un auteur américain de romans policiers .

NB> Auteurs du même nom:
Charles Williams (1886-1945), écrivain et poète anglais
Charles Willimans (né en 1971), écrivain anglais

De : Claudeg061 (Message d'origine) Envoyé : 2006-05-08 12:44

"Fantasia chez les ploucs" (1956) de Charles WILLIAMS Livre de poche

Première question et non des moindres: Ce roman est-il un polar? Un roman noir? Un Thriller?... C'est une question qui n'est pas anodine car ce roman est un ovni dans le genre. Je dirai que c'est un roman noir burlesque, une fantaisie, une comédie que ne renierait pas Woody Allen et qui devait bien faire rire Michel Audiard. Dans la veines des "Tontons fleingeurs" ce roman est un immense pied de nez à la morale.
Nous suivons les espiegleries et les coups tordus de deux frères Sam ("Pop") et Sagamore Noonan à travers le récit fait par Billy, le fils de Pop et qui doit avoir dans les sept ans. Dans une langue savoureuse et pleine de malice, Charles Williams et son narrateur nous font le portrait de deux fiéfés filoux qui s'amusent à faire tourner littérallement en bourrique la flicaille du comté. Un heureuse découverte et un vrai moment de plaisir juvénile que ce roman plein d'entrain et qui offre un spectacle réjouissant et cocasse du middle west américain. En 1971 Gerard Pirès en fera une adaptation pour le cinéma avec dans les rôles principaux Lino Ventura et Jean Yanne...
Un plaisir à ne pas bouder
4/5

Claude




De : Claudeg061 Envoyé : 2007-09-30 15:54

« Celle qu’on montre du doigt » (1958) de Charles Williams. Folio policier

« Le téléphone retentit. Sa sonnerie eut sur la jeune femme un effet surprenant. Elle s’était pétrifiée, comme si elle avait reçu une giclée d’eau glacée dans le dos. La sonnerie se prolongeait, aiguë, insistante ; et, lentement, péniblement, la femme allongea le bras, décrocha.

- Magnolia Lodge, annonça-t-elle d’une voix incertaine.

Puis le sang quitta son visage. Elle vacilla, et je tendis la main par-dessus le comptoir pour la retenir, croyant qu’elle allait s’évanouir ; mais elle se laissa tomber sur un tabouret, derrière elle. Elle tenta en vain de raccrocher le récepteur sur ses griffes. Alors elle le posa sur le sous-main. Il continuait à émettre des sons étouffés, mais la femme, le, mais la femme, le visage caché dans ses mains, frissonnait, sans le toucher. »

Charles Williams n’a pas écrit que les aventures de Pop et Sagamore Noonan il fut aussi un très bon romancier de romans noirs. Beaucoup moins humoristique et cocasse que les romans auxquels je fais allusion cette veine est sous-tendue par des thèmes plus classiques, comme celui de la femme manipulatrice et de l’argent corrompant tout sur son passage, de la culpabilité aussi. L’intérêt de ce titre est dans le dépouillement de l’intrigue. Williams se sert d’un verbe plus directe pour nous mener dans les pas de son personnage principal qui, par ennuis et par esprit chevaleresque, va prendre la défense d’une femme que tout porte a accuser du meurtre de son mari. L’intérêt n’est pas dans l’histoire, le même genre d’histoire que l’on retrouve chez John D MacDonald, et comme lui Williams a une prédilection pour les côtes de la Floride. Non l’intérêt est dans le plan de travail de l’écrivain qui nous guide vers un dénouement tout aussi sobre que le voyage. Dans ces pages il n’y a rien d’édulcoré, tout est juste, utilise un ton juste et retenu. C’est simplement une histoire comme tant d’autres menée avec calme par un écrivain talentueux et discret. Un roman agréable à la lecture et a la mémoire. J’ai beaucoup aimé la fin toute en simplicité avec une arrestation à laquelle on assiste pas… On apprend et puis c’est tout la vie continue… Continue…

Claude




De : liza_lou55 Envoyé : 2007-11-25 10:28

Fantasia chez les ploucs
(Folio, 250 pages)

"Ah! ça, pour un été, c'était un fameux été!"

Vous aimez les histoires farfelues, drôles, complètement aberrantes? Alors, Fantasia chez les ploucs est fait pour vous.

Dans ce roman policier hilarant, suivez le jeune Billy, la narrateur de ce récit loufoque, dans la ferme de son oncle Sagamore où il se passe toujours quelque chose. Vous y croiserez un parent timbré qui construit une arche en prévision du grand déluge, un shérif et ses acolytes complètement désespérés face aux manoeuvres de Sagamore Noonan, Miss Harrington et son liseron non moins célèbre dans la contrée que son bikini en diamant... Sans oublier ces drôles de chasseurs qui se trimballent dans la foret avec leurs mitraillettes ou cette fête foraine surgie de nulle part lorsqu'il s'agit de retrouver la belle miss Caroline Tchou Tchou, disparue à moitié nue en pleine nuit dans la ravine...

Vous l'aurez compris, Fantasia chez les ploucs est le genre de romans où le lecteur est entrainé dans une spirale d'évènements tous plus farfelus les uns que les autres. C'est très drôle, et en même temps, Charles Williams réussit à entretenir un vrai suspens qui fait que l'on dévore à toute berzingue ce récit afin de savoir enfin ce que goupille en réalité en secret Sagamore Noonan dans sa ferme...

Un vrai régal; un grand roman devenu un véritable classique, avec une suite qui me fait saliver à l'avance : Aux urnes les ploucs!

Ma note : 4,5/5

Fantasia chez les ploucs - Charles Williams
Folio junior - 246 pages

Billy, petit garçon de 7 ans, suit son père Pop de champs en course en champs de course où ce dernier escroque les parieurs en leur vendant des pronostics. Jusqu'au jour où, se sentant menacé par la police, Pop décide de passer quelques jours dans la ferme de son frère Sagamore.
Billy découvre alors la vie "tranquille" de la campagne...

Un peu déroutant au premier abord ce roman tellement il est loufoque! On voit l'histoire du point de vue de Billy, qui évidemment ne comprend pas tout des magouilles de son père et son oncle. Et bien souvent, le lecteur, même s'il soupçonne quelques petites choses pas nettes, ne sait pas trop de quoi il retourne non plus.
C'est assez drole mais je n'ai pas trop accroché au style. Les personnages sont complètement dingues, tous plus farfelus les uns que les autres mais au final, je trouve que ça fait trop et ça lasse.
Mon édition le classe en jeunesse, mais franchement je ne suis pas sure que ce soit un livre adapté pour les enfants.
On dirait que dès que c'est un enfant qui raconte ou qui est le héros d'un livre, c'est systématiquement classé en catégorie jeunesse.
Enfin, je dois avouer que j'aurais bien du mal à classer ce livre dans une catégorie.

3/5

Ca fait longtemps que j'ai envie de le lire celui-là... Allez, je tenterai quand même parce que les avis sont assez différents.

Je veux aussi le lire même si le genre "loufoque" me rebute en partant mais je suis trop curieuse de le découvrir.

Fantasia chez les ploucs
Ed. Gallimard, 1957, c1956, 282 pages
Titre original: The Diamond Bikini (traduit de l'américain par Marcel Duhamel)

Ma note: 4.75/5

Résumé:
Billy et son père Sam "Pop" Noonan partent passer l'été dans la ferme de l'oncle Sagamore Noonan, au fin fond de nulle part. C'est le plus bel été de la vie de Billy, petit garçon de 7 ans. Quand la belle Miss Harrington disparaît avec son tatouage et son bikini de diamant, la vie à la ferme deviendra une vrai kermesse, un cirque que la flicaille du coin aura bien de la difficulté à contenir. Mais ça c'est après l'arrivée des chasseur de lapin munis de mitraillette et de plein d'autres aventures rocambolesques.

Mon avis:
Fantasia chez les ploucs est un roman dit noir un peu dans la veine des aventures de Dortmunder de Donald Westlake. Oui nous sommes du point de vue des filous mais ceux-ci ne sont pas bien méchants, ils s'amusent à tourner le shérif et sa troupe en bourrique pour pouvoir faire sa production et distribution de gnôle en paix. Il y a bien quelques morts, mais on ne s'en préoccupe pas tant que ça, et ça amène d'ailleurs des situations plutôt cocasses.

Ça se lit tout seul ce bouquin et j'ai réellement passé un bon moment en sa compagnie. J'en parlais avec des collègues et elles me disaient que ça ressemblait à la série télé Shérif, fais-moi peur! (The Duke of Hazzard) du début des années 80 si ça vous dit quelque chose.

Il y a un passage fascinant qui m'a fait réaliser à quel point nous avons changé depuis les années 50. À un moment donné Billy, le petit garçon
de 7 ans, est porté disparu. C'est alors que son père et son oncle (les "truands") se mettent coude à coude avec le shérif et sa troupe pour le
retrouver et TOUT le monde est heureux lorsque le petit est de retour. La rivalité reprend l'instant d'après mais sur le coup il y a entraide. On réalise que la vie de ce petit garçon vaut autant que celle de n'importe quel petit garçon du village. On ne voit plus ça maintenant en littérature ou au cinéma. Aujourd'hui les enfants sont souvent utilisés, mis de côté, brimés parce qu'ils viennent d'une "mauvaise famille", bref leur place n'est pas du tout la même que celles des enfants des années 50. Je ne m'attendais pas à ce qu'un bouquin semblable me fasse réfléchir sur ce genre de sujet!!

Les dialogues de ce bouquins sont aussi très bien construits. Les adultes, en présence de Billy, parlent toujours par sous-entendus, par analogie. Le pauvre garçon en est souvent tout confus alors que nous, lecteurs, ont comprend parfaitement de quoi il retourne. On retrouve ce livre quelques fois en section jeunesse mais justement à cause des différents degrés au texte je pense plutôt qu'il pourrait être lu à partir de 14 ans environ pour bien saisir les subtilités, et encore il y a tout de même un aspect historique à ne pas négliger comme le bouquin date des années 50.

Je me suis bien demandé ce que "Fantasia" venait faire dans le titre du roman mais la fin du roman lui donne tout son sens. Vous vous souvenez? Dans Fantasia ça débute tout doucement pour finir en un grand délire, tout comme dans ce roman. En fait, j'imagine que c'est ça que M. Duhamel, le traducteur, a voulu dire.

Je le note pour plus tard

Je me rappelle très bien de la série "Shérif fait moi peur" mais vu que je n'aimais pas plus que ça, je ne suis pas sûre que ce bouquin va m'accrocher. A voir.

Fantasia chez les ploucs
 
Note : 3.75/5
 
Le résumé a déjà été fait ci-dessus
 
Critique : un roman assez particulier, un ovni entre le roman noir, le thriller et la comédie. C’est burlesque, mais ça reste noir, un peu comme les romans de Donald Westlake. Il faut commencer par s’habituer à l’écriture, le narrateur étant un gamin de 7 ans qui voit le monde avec l’espièglerie de son âge, ajouté au fait qu’il reprend le patois local du middle west américain, ce qui n’est pas toujours aisé à lire. Une fois lancé, les aventures de cette famille, qui utilise stratagèmes et coups tordus pour faire tourner en bourrique le sheriff du comté et son équipe, sont agréables à lire. Il ne faudrait pas que le roman soit beaucoup plus long, parce qu’on a un peu l’impression de tourner en rond au bout d’un moment. Mais c’est marrant, cocasse, complètement aberrant mais étonnement, ça marche. On referme le livre avec un sourire aux lèvres.

Fantasia chez les ploucs



Quelque part dans les Etats-Unis, chez les "rednecks", les fermiers blancs de l'Amérique rurale. Sagamore Noonan est victime de l'acharnement du shériff, persuadé qu'il fabrique de l'alcool de contrebande. Cet été, Sagamore accueille d'abord son frère et son neveu, venus se mettre au vert quelques temps, puis un couple qui cherche à se cacher de dangereux gangsters. Quant la jeune femme de ce couple se perd en bikini dans la forêt et qu'une récompense de 500 dollars est promise à celui qui la retrouverait, tous les hommes du comté et des comté voisins se retrouvent chez Sagamore pour chercher la donzelle au bikini.

J'ai beaucoup aimé ce roman humoristique un peu canaille, et raconté par un petit garçon de 7 ans qui voit tout, mais ne comprend rien. Certains éditeurs classent ce bouquin dans leur collection Jeunesse parce que raconté par un enfant. C'est vraiment du n'importe quoi. Les évènements burlesques se suivent les uns après les autres, entre contrebande d'alcool, kermesse illégale, petites blagues au shériff et ça finit en grande foire. Ca m'a donné envie de voir le film avec Jean Yanne et Lino Ventura. Mais ce roman m'a surtout fait penser moi aussi à la série télé "Shériff fais moi peur" où la famille Duke ridiculisait le shériff du comté. Il y a une suite au roman et j'essaierai de la trouver!

Note : 5/5

Petitmontagnard: Ce roman est à présent noté sur ma liste de recherche. Il pourrait bien être ce type de bouquin que l'on recherche pour sortir de la routine... ou en tout cas des sentiers battus.

Bonsoir Dkois

Je ne savais pas si tu l'avais déjà lu mais je me suis dit que ça serait un bouquin pour toi: littérature américaine, un humour décalé avec des situations burlesques, un poil "contre culture", plutôt un roman pour un public masculin.

Petitmontagnard: Me voilà donc totalement convaincu. Mes ingrédients, que tu sembles parfaitement connaitre, sont réunis. Dans la rubrique "contre-culture" j'aime assez Richard Brautigan Je ne sais pas si tu le connais. Si oui, sommes nous dans le même univers ?

J'ai lu deux romans de Brautignan et j'avais bien aimés. Mais ils ne sont pas faciles à trouver d'occasion.

FANTASIA CHEZ LES PLOUCS
Charles WILLIAMS
Carré Noir 249 Pages
015/2024
 
Résumé (Source Babelio)
 
Ah! ça, pour un été, c'était un fameux été! Comme dit Pop (Pop, c'est papa), les fermes, c'est fortifiant, et pour ce qui est d'en trouver une plus fortifiante que celle à mon oncle Sagamore, on peut chercher. Il y avait un lac où on pouvait attraper des poissons vivants, j'avais un chien et puis il y avait les chasseurs de lapins avec leurs mitraillettes, et aussi Miss Harrington. Miss Harrington? C'est elle qu'avait le liseron qu'a été la cause de tout ce raffut. Vous savez bien! C'est passé dans tous les journaux.
 
L’auteur, le livre et moi
   Charles Williams, moi pas connaitre et c’est sur les avis plutôt positifs déposés sur le forum que l’envie de découvrir cet auteur m’est venu. Probablement facile et rapide à lire, le risque d’une déception ne peut être que réduite.
Mais il faut également que je vous parle du livre en lui-même en t’en qu’objet. Autres temps, autres mœurs car sur celui-ci l’éditeur n’a pas hésiter à sponsoriser son livre d’une publicité pour une marque de cigarette bien connue des Français (Je ne suis pas parvenu à joindre la photo). Imaginons cela en 2024 …
 
Mon avis
 
Mes qualificatifs pour ce roman : Distrayant, burlesque et décalé. Mouais, c’est un bon résumé.
Si ce roman ne révolutionne pas le domaine littéraire, il n’en reste pas moins de bonne facture pour celui qui aime la littérature Américaine. Les personnages sont sympathiques et attachants. Les dialogues prêtent à sourire et l’histoire, quoique comique tient la route et reste passionnante.
De ce fait, je ne manquerai pas d’être attentif à la lettre « W » dans mes bouquineries préférées pour chiner du Charles Williams
 

Ma note 3.5 / 5