Michel CLAISE ( Belgique)

Le Forain Ed.Luce Wilkin 2009 Copier sur Lalibre.be
222 P.
Voici ce que dit l'auteur de son livre

"Ce sujet", c’est la fraude financière qu’en tant que juge d’instruction spécialisé dans la lutte contre la criminalité en col blanc, Michel Claise combat au quotidien.
Frédéric Galliani, jeune homme d’origine modeste, monte son affaire après quelques années d’engagement dans l’armée. Gérant d’un magasin d’électroménager, il rencontre un homme bien mis à qui il fait immédiatement confiance. L’homme lui achète des équipements en très grand nombre et paye en liquide pour avoir une remise. Une fois, deux fois. La troisième, il règle par chèque, qui s’avère, après vérification, en bois! Néanmoins, trop tard, la marchandise a déjà été livrée et l’homme, envolé. Comme un malheur en entraîne un autre, il fait faillite et divorce mais, le plus grave, reste l’intense sentiment d’humiliation qui l’envahit. Quelque temps plus tard, il rencontre une très belle femme allemande dont le frère le relance dans le commerce, avec succès et parvient à dépasser le camouflet.
LA ROUE TOURNE
Frédéric Galliani s’enrichit et apprend tous les mécanismes de la fraude à la TVA, comme une revanche sur la société qui l’a offensé. Il se fait prendre mais remonte une affaire florissante avec ses compagnons prisonniers, à leur sortie. Unquatuor génial qui pratique la criminalité et la malversation avec astuce et habileté: fausses factures, banquiers corrompus, sociétés bidon et, bien entendu, blanchiment d’argent grâce à des comptes offshore dans des paradis fiscaux.
Ce qui frappe le lecteur au premier abord, c’est le réalisme des faits, des personnages et du fonctionnement de la fraude, en apparence, si accessible. Michel Claise souligne tout de même dans un avertissement : "Les montants, bénéfices occultes des fraudes, évoqués dans le présent roman sont tout aussi imaginaires que les personnages qui les empochent. Dans la réalité, ces sommes sont bien plus élevées!" Rassurant!
L’intrigue, bien menée et jouant avec le suspense, alterne la narration des aventures de Frédéric Galliani et celle de Roger Maxence du Gard, commissaire de la brigade financière de Lille, un bon vivant aux trousses de l’escroc.
"Le pire ne vient-il pas de la constatation que la fraude financière fait partie du paysage habituel de la vie économique et qu’à défaut de la pratiquer, certains finissent par envier ceux qui gagnent de l’argent aussi facilement, sans blesser personne, sauf l’Etat?", écrit Michel Claise. Pourtant, il suscite tant de sympathie pour ses personnages qu’un point de vue manichéen s’avère délicat. La fin, elle-même, dénonçant l’administration fiscale dépassée, sème le trouble alors que la criminalité financière "constitue le cancer des Etats démocratiques". Ici, réside l’enjeu de ce roman policier au sujet peu commun: montrer l’ambiguïté de ce type de délinquance, si peu punie, à la fois sans violence physique et pourtant, aux conséquences terrifiantes.

Un roman que j'ai aimé,une belle écriture,facile à lire inspirant des réflexions sur les arcanes des fraudes à la TVA.Des personnages sympathiques malgré leurs ruses et astuces pour gagner beaucoup d'argent.Ce qui donnera un 4/5

Faux et usage de faux
Michel Claise
Ed.Luce Wilkin 2008
154 P.

Dans ce livre habité par six chapitres racontés au narrateur par un personnage maléfique que j'ai identifié au diable.Les histoires se suivent au fil des pages .Il y a la première rencontre du narrateur avec un monsieur bien mis qui dit être celui qu'on ne nomme pas,mais qu'on invoque sous divers noms ;Belzébuth,Satan ou Baphomet,il est à la fois le Méchant et le Malin,celui qui divise,qui engendre les désirs d' assouvir les passions,il est contraire à Dieu et dit-il encore tout homme sur terre me rencontre un jour.....

Dans le chapitre suivant,on retrouve Satan sous une autre forme,celle d'un automate commandé par une baronne inconsolable de la mort de son mari.Pour la nuit de Noël,elle veut valser avec cet automate qui ressemble à son mari mais c'est le Mal qui l'entraîne dans une danse mortelle.

Un hôpital ou le médecin fatigué ne peut résister a une malade violente ,il se retrouve dans un asile.

Il y a aussi l'histoire du compagnon bâtisseur pressenti pour remplacer le maître,qui se prend d'amitié pour un nouveau venu qui sera l'instrument de son destin.

Et quelques autres mais le roman se termine avec une parodie de procès au cours de laquelle ,une femme très aguichante ,faisant partie du jury arrive à rouler tout le monde et surtout l'avocat de l'accusé......

Je n'en dis pas plus mais c'est un livre qui m'a amusée malgré les morts violentes,les drames et les vies brisées sous lesquels se glisse la main du diable .4,5/5

P.51. Mais parce que le Diable se doit de s 'attaquer aux vertus.Les péchés ne sont que les inventions des hommes qui veulent contraindre leurs congénères à croire en Dieu.....

Claise Michel
Cobre (Cuivre)
Editions Luce Wilkin octobre 2017
ISBN 978 2 88353 537 5
249 pages

Quatrième de couverture
Chili, 11 septembre 1973. La junte militaire renverse le gouvernement démocratiquement élu. Le président Allende se suicide dans son palais de fonction, la Moneda. Juste avant, il a confié à son jeune chargé de communication une mission secrète, qui va entraîner celui-ci sur les routes, dans les mines et dans les geôles d’un pays désormais sans espoir social. Car le Chili bascule dans l’horreur : exécutions sommaires, arrestations arbitraires, tortures… Jorge se terre durant plusieurs semaines dans la cave d’un restaurant ami, avant de tenter de prendre, sous une fausse identité, la direction de la Bolivie. Mais le meilleur policier du pays, le commissaire Ramón Gil, a été chargé de l’arrêter. Et la traque commence. D’Antofagasta au camp de concentration de Chacabuco, où il est torturé, et au désert d’Atacama, le héros va vivre une transmutation pareille à celle du cuivre, la richesse du Chili.
Les faits historiques et les anecdotes qui animent le récit sont rigoureusement réels, certains personnages ont existé.
Mon avis
Quelques personnages habitant les pages de ce roman; Jorge Correa, jeune chargé de communication, proche du Président Allende qui lui a remis une mallette à remettre à Fidel Castro, nous suivrons ses péripéties avec grand intérêt car il est traqué par Ramon Gil, alors celui-ci parviendra t-il à le capturer ? Bien entendu il y est aussi question du régime de Pinochet avec toutes les horreurs et crimes perpétrés, de Nixon et Kissinger qui au mépris de milliers de vies humaines, soutiennent les artisans du coup d’État chilien et cela pour le culte du profit et préserver les intérêts de leur pays puisque le Chili est pourvu de mines de cuivre. Cependant qu’intervient une belle phrase de Pablo Neruda (Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront jamais le printemps) Ce roman est un véritable hommage pour ce pays, ses traditions ancestrales, sa culture, ses paysages et ses habitants, j’ai ressenti le courage, l’amitié, la fraternité et la résistance, j’ai aimé Jorge, l’enfant naturel qui m’a émue lorsqu’il découvre enfin l’identité de son père biologique. J’ai apprécié ce roman avec ce mélange des espaces sacrés et profane, une histoire empreinte de mythes, des fondements spirituels de l’humanité, partagés par tous les peuples, cela impliqué dans chaque chapitre, la terre, l’air, l’eau,le feu et le vide….4,5/5

Claise Michel
Sans destination finale
Edition 18 octobre 2019
ISBN 979 1 0946895 92
212 pages

Quatrième de couverture
Monica Berthier avait alors 29 ans lorsqu’un camion a percuté la voiture familiale sur la route des vacances. Son mari et son fils sont tués sur le coup. Malgré l’affection des amis et de sa vieille tante préférée, Eléonore, Monica sombre dans l’alcool. Ne supportant plus sa maison, elle vide son compte, bourre une valise de vêtements et claque la porte en laissant les clés à l’intérieur. Trois mois plus tard, elle dort dans la rue. Mendier pour boire, éviter le Samu social et les voleurs, s’endormir avant que le froid ne pénètre son corps, sont devenus la préoccupation de cette brillante professeur de Lettres.
Très vite, Monica tombe dans une forme de névropathie. Elle parle toute seule, ressassant les jours heureux. Elle a rejoint un petit groupe dont les huit membres passent leur temps à s’insulter et à se batte mais indissociables face aux flagellations de la rue.
Un jour de printemps, la police l’arrête. Sa tante Eléonore à qui elle rendait parfois visite a été cambriolée et assassinée. Très vite, Monica devient la coupable idéale. Elle quitte la rue pour la prison. L’engrenage judiciaire se met en marche…
Mon avis
Michel Claise nous fait suivre au plus près cette jeune femme Monica qui après avoir perdu sa famille, ses amours, a perdu le goût de vivre, se laisse aller à la dérive, elle quitte tout, se goinfre d’alcool, rejoint un groupe de SDF à Bruxelles, mendie pour s’acheter de l’alcool, ne se lave plus et organise sa vie au jour le jour. Cet écrivain belge à l’écoute des problèmes sociaux nous fait très bien ressentir le monde des SDF ou chacun doit veiller sur ses misérables biens et lutter pour se faire une place pour la nuit. Cependant pour Monica qui est à la dérive et dans la misère la plus profonde est accusée du meurtre de sa tante, emprisonnée, c’est le procès et au fur et à mesure de l’instruction, il n’y aucun doute, elle reste enfermée pendant deux ans, ce qui lui permet de retrouver la santé physique et mentale, impossible que ce soit elle la meurtrière et la voici libre. Mais alors que se passe t-il ? Car tout accusait Monica qui n’était plus qu’un débris pour la société….Que va t-elle devenir ? Car pas question de dévoiler la fin qui m’a soufflée. Vraiment Michel Claise avec cette histoire bien rythmée nous fait ressentir diverses sentiments lors des témoignages, et cela comme toujours avec un style soigné et une certaine subtilité nous livre la complexité des personnages, cependant c’est une lecture facile sans imaginer jusqu’à la dernière page le destin de Monica…. Encore un gros coup de coeur 5/5