Jon Kalman STEFANSSON (Islande)

Merci Chantal: ta critique est inspirante!!!!

D’AILLEURS LES POISSONS N’ONT PAS DE PIEDS
Chronique familiale
Jón Kalman STEFÁNSSON
Traduit de l’islandais par Eric Boury
Folio - 2016 - 467 pages



Ari, la cinquantaine, qui est né et a vécu toute une partie de sa existence en Islande, vit au Danemark où il exerce le métier d’éditeur. Son père dont il s’est éloigné lui a adressé un colis plein de souvenirs de famille dont une photo de sa mère, et une lettre de sa belle-mère, ce qui le pousse à abandonner la maison d’édition danoise et revenir au pays. Il était parti d’Islande après que sa femme l’ait quitté parce qu’il l’avait trompée. Maintenant il regrette ces ruptures.

Sa famille est venue du Nordfjordur à l’est de l’île pour s’établir à Keflavik, un port de pêche à l’ouest. C’est là qu’Ari revient, dans ce port sinistré depuis le départ de la base américaine et par les quotas imposés aux pêcheurs.
C’est pour lui une occasion de se souvenir de sa famille, de ses grands parents, Oddur, le meilleur capitaine de pêche du fjord, et Margret, qui oscillait entre euphorie et dépressions; de ses parents, de sa mère morte jeune et de son père auquel il a reproché d’avoir refait sa vie après la mort de cette dernière. Le narrateur est parfois Ari, parfois le cousin et meilleur ami d’Ari, avec lequel il a passé son enfance, fait ses études, partagé le travail dans les pêcheries et des expériences d’adolescents. Les histoires qu’ils ont connues sont parfois douloureuses.
Pour Ari, c’est aussi la confrontation entre la vie rêvée et ce qu’il est advenu. Comme son ancêtre l’était, Ari s’est rêvé poète. Son livre de poésie ne s’est pas vendu et il a publié des livres de développement personnel, loin de ses ambitions. Qu’espère-t-il en revenant? Une réconciliation avec son père, avec sa femme qu’il aime toujours?
Ari a la cinquantaine et traverse un crise existentielle, se pose des questions sur la vie, la mort, l’amour.

 

J’ai eu du mal à rentrer dans le livre, déstabilisée par une écriture fracassée. Mais après quelques pages, je me suis habituée à ces évocations sans liens apparents. Jón Kalman Stefasson entremêle les époques et les générations.

C’est un livre magnifique, dur et plein de tendresse. L’écriture est très belle, poétique. L’auteur parle de l’Islande, de ses paysages, de la mer; de la pêche, du travail du poisson, des transformations sociales. Il donne envie au lecteur de partir découvrir l’Islande.

Le titre étonnant du livre qui m’a intrigué vient de la tentative de suicide d’une jeune-fille dont la spectatrice pense qu’elle veut marcher sur les flots… Mais les poissons n’ont pas de pieds… L’explication du titre arrivera à la fin du roman…

Note: 5/5

"S'il y avait un bonheur total dans le monde, il n'y aurait pas de poésie, pas de musique. On n'écrit pas le bonheur, on le vit"

LE CŒUR DE L’HOMME
Jon Kalman STEFANSSON
Folio 470 Pages
 
Résumé (4° de couverture)

Où s’achèvent les rêves, où commence le réel? Les rêves proviennent de l’intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne l’est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t’aime aujourd’hui, demain, je te hais – celui qui ne change pas ment au monde.' Jens le postier et le gamin ont failli ne pas sortir vivants de cette tempête de neige, quelque part dans le nord-ouest de l’Islande. Ils ont été recueillis après leur chute par le médecin du village. Nous sommes au mois d’avril, la glace fondue succède à la neige et au blizzard. Après avoir repris des forces, il leur faudra repartir, retrouver une autre communauté villageoise, celle de la vie d'avant... Après Entre ciel et terre et La tristesse des anges, Jón Kalman Stefánsson clôt avec ce volume une trilogie bouleversante qui a pour toile de fond l'Islande de la fin du XIXe siècle.
 
L’auteur, le livre et moi
 
   Conseil de lecture de ma fille confirmé par le forum, il ne m’en fallait pas plus pour verser mon obole de 1euro pour acquérir ce roman quand, lors d’une ballade dans un vide grenier, il s’est présenté à ma vue. Totale découverte donc pour moi. Presque découverte de la littérature Islandaise également. Lu précédemment Thorarinson et Gudmunson dont je garde que de très lointains souvenirs. Pour Stefansson, c’est la promesse d’un voyage dans l’Islande profonde. La promesse sera-t-elle tenue?
 
Mon avis
 
Oui et non. Mais cela ne tient qu’à moi. Il est des festins qui ne se dégustent que dans un cadre approprié et non sur une aire d’autoroute. Et c’est cela que je n’ai pas respecté avec ce roman. Alors que la première partie fut lue et appréciée dans la tranquillité la plus absolue, les suivantes le furent lors de déplacements professionnels, dans des salles de restauration bruyantes ou dans des chambres d’hôtel alors que j’étais repus de fatigue. Et donc je suis passé totalement à côté de l’histoire et des personnages et n’ai pu apprécier que par bride la qualité littéraire exceptionnelle de l’auteur. Je dirais finalement que ce roman est une promesse à venir et que je ne manquerai pas de revenir vers cet auteur avec de meilleures dispositions.
 
Ma note : 3 / 5

DKOIS, j'ai eu un cvrai oup de foudre pour l'écriture un peu fracassée (je ne sais pas si je me fais bien comprendre) de cet auteur., Elle est exigeante et demande du temps pour être savourée. Je comprends que dans le contexte que tu décris, tu n'aies pas accroché.

Il est vrai que le contexte ou l'état d'esprit peu gâcher complètement une lecture

A chaque fois qu’un rat poste un avis d’un de ses romans , je me dis : il faut que je le découvre cet auteur ! Je viens de relire les avis : j’ai en effet l’impression qu’il faut être dans de bonnes conditions pour l’apprécier …

petitemartine a écrit:A chaque fois qu’un rat poste un avis d’un de ses romans , je me dis : il faut que je le découvre cet auteur ! Je viens de relire les avis : j’ai en effet l’impression qu’il faut être dans de bonnes conditions pour l’apprécier …

Oui, tout à fait Petitemartine. J'ai moi même découvert l'auteur en étant "covidée" (on dirait que c'est un auteur qui va bien avec cette maladie chez les rats  ) et me suis fait la même remarque que Dkois : un auteur à entreprendre quand on est en forme !