Karl MARLANTE (États-Unis)

Réaliste-romantique Ven 19 Avr 2013 - 16:56

1944-

Homme d'affaire et véréran décoré du Vietnam. Il a cherché pendant 35 ans à faire publié son roman basé sur son expérience personnelle de la guerre. Son livre a été de ventes et il a reçu plusieurs prix.

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Karl Marlantes
Retour à Matterhorn
2010 (2012 pour la traduction)
610 pages

Le lieutenant Mellas, Marine volontaire, se retrouve à la tête d'une unité d'une compagnie envoyée dans la jungle pour prendre et défendre une colline. Mellas craint le danger, mais il l'espère aussi, car il a une ambition de profiter de la guerre pour s'illustrer et l'utiliser de retour au pays. Toutefois, Mellas s'aperçoit rapidement que la guerre du Vietnam ne se déroule pas comme dans les manuels de l'école des officiers. Les conditions sont horribles, l'ennemi n'est pas seulement le Viêt-Cong, mais aussi, et surtout, les tigres, les accidents, les maladies les sangsues qui tombent des arbres, l'épuisement, la déshydratation… Cette guerre est politique : l'armée tente de démontrer qu'elle collabore avec le Sud-Vietnam et ne le colonise pas. Les troubles sociaux des États-Unis ont aussi leur pendant outre-mer : les relations entre Blancs et Noirs sont très tendues. En outre, les ordres militaires sont donnés par un QG loin à l'arrière dans le confort, à partir de jolies planes; des ordres continuellement changeants, par radio, sans toujours offrir le soutien logistique nécessaire. La compagnie de Mellas, après avoir pris et fortifié Matterhorn, devra partir en mission pendant six jours dans la jungle sans ravitaillement, pour finalement devoir reprendre Matterhorn des Nord-vietnamiens…qui occupent alors leurs anciennes fortifications.

Le roman décrit bien l'absurdité de la guerre, mais surtout de celle de la guerre du Vietnam. Il m'a beaucoup rappelé Les nus et les morts de Norman Mailer, au sujet de la guerre du Pacifique. Dans les deux cas, l'auteur parle de son expérience personnelle. Les deux romans veulent décrire tous les aspects d'une guerre mais en se concentrant sur une courte période autour d'une opération donnée. Dans les deux cas, le lecteur se situe au niveau du terrain, mais il suit différents personnages, du simple fantassin, au haut-dirigeant, en passant par celui qui s'occupe de l'intendance.

J'étais d'abord captivé par le récit, mais à un moment il devient un peu long (et le livre est une brique). Certains événements deviennent quelque peu redondants et j'avais hâte de finalement arriver au dénouement final. L'auteur appuie beaucoup sur les problèmes raciaux. C'était évidemment l'époque de la monté des revendications et des Black Panthers, mais certains passages sur le sujets me semblaient artificiels ou convenus. Quelques personnages principaux, comme Mellas, sont assez complexes, mais, difficile à éviter dans une telle fresque, les autres souffrent d'être caricaturé : le pratiquant, le revendicateur, le rigolo, le toujours-volontaire-qui-en-fait-à-peur, le maladroit… Malgré ces bémols, notez que j'ai dévoré cette lecture. Sauf qu'à plus de 600 pages, on a aussi plus de temps pour remarquer ce qui nous dérange.

4/5

le réaliste-romantique