Anuradha Paula ROY (Inde)

lalyre Mer 9 Oct 2013 - 16:18

Les plis de la terre
Anuradha Roy
Actes Sud 9 octobre 2013
389 pages

Ma petite chronique
Ce roman retrace le deuil de Maya, après la disparition en montagne de Michaël son mari, venue se réfugier à Ranikhet, une petite ville de garnison des contreforts himalayens, pas loin de la montagne ou péri Michaël, cela va être pour elle un lent travail de reconstruction. De nombreuses personnes vont d’ailleurs l’aider inconsciemment, tels Diwan Sahib, vieil aristocrate au passé politique prestigieux, dont elle est devenue la confidente, elle se prend aussi d’amitié pour une famille paysanne dont elle partage le lopin de terre, un haut fonctionnaire trop zélé, un général en retraite et l’irascible directrice d’école, mais aussi l’insondable Veer qui pourrait troubler la tranquillité que Maya recherche. C’est le parcours de cette jeune femme trouvant refuge au milieu d’une petite communauté solidaire, qui essaye d’ignorer les relations de pouvoir, les interdits de caste, de religion et de sexe.

Mon avis
Ce roman célèbre également une région de la terre à l’équilibre écologique menacé où d’émouvantes solidarités humaines parviennent à s’exprimer par-delà les échanges sociaux et religieux de l’Inde contemporaine. A travers cette fiction, l’auteur dresse les portraits attachants de personnages d’origines différentes et célèbre également une région de la planète à l’équilibre écologique menacé, ce qui nous permet de connaitre d’émouvantes solidarités humaines mais aussi l’Inde contemporaine et plusieurs de ses enjeux politiques. Un très bon roman avec de belles descriptions, telles que celles-ci…

.Nous étions en haute altitude, dans le désert de Leh : une vaste étendue de terre dorée et vide, au relief lunaire, sous un ciel immense. Ce territoire semblait tout aussi vierge que le jour de sa création. Ses plis portaient la trace de la dérive des continents, de la séparation de la péninsule indienne et de l’Afrique ;on y entendait aussi le grondement cosmique provoqué par la rencontre de la plaque indienne et de l’Asie, qui avait fait surgir l’Himalya de l’océan……

En hiver, l’air est tellement pur qu’on a l’impression qu’on pourrait le boire……

Quand, au crépuscule, les derniers rayons de soleil ont disparus, les pics miroitent encore dans l’obscurité qui tombe lentement, comme si des bouts de lune irréguliers avaient dégringolé du ciel…..

Et ceci n’est qu’un aperçu de la beauté des textes qui souvent frôlent la poésie……4,5/5