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William FAULKNER: Le domaine

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Message  Prospéryne Mar 25 Nov 2008 - 0:03

De : Thomthom1293 Envoyé : 2006-01-12 13:37
"THE MANSION" ("Le Domaine" / 1959)

Alors là...voilà un Faulkner que je ne connaissais pas du tout, même dans mes recherchers je n'avais rien lu à son sujet. J'en déduisais donc naïvement qu'il s'agissait d'un Faulkner mineur (honte à moi ! William, pardonnez moi !).

On retrouve ici la famille Snopes, et son dernier représentant : Mink. Un éleveur plutôt truculent et plutôt sympathique (fait rarissime chez Faulkner), au bord de la faillite . Contraint de vendre ses bêtes, il subit l'humiliation de voir sa plus belle vache rachetée par son voisin pour la somme dérisoire de huit dollars. D'autant que, quelques mois plus tard alors que Mink est parvenu à se refaire, le même voisin lui propose de racheter la même vache le triple. C'en est trop : Mink grille un fusible et l'abat (le voisin pas la vache). Le roman s'ouvre sur son procès : Mink Snopes écope de 25 ans de prison. Il en fera 38 pour avoir tenté de s'évader. Emprisonné durant la Grande Guerre, il sortira quelques mois après Hiroshima. Entre temps, le monde aura bien sûr beaucoup changé.

C'est de loin le Faulkner le plus sombre que j'ai lu à ce jour. Un personnage à fleur de peau baignant dans un univers hostile, une écriture sur le fil du rasoir...on a rarement vu chez Willy des personnages aussi troubles, aussi paumés, aussi rejetés. Amusant : alors que la plupart des grands auteurs aurait plutôt tendance à se ramollir vers la fin, Faulkner, lui, a durci le ton.

Et le fait que ce livre soit un dernier renforce son propos : les problèmes évoqués ici sont des problèmes bien plus proches de nous que les histoires de noirs dans des champs de cotons dépeintes dans les années 30. Les noirs, désormais, sont reclus dans des ghettos misérables et sous pression. Les blancs ne sont pas mieux lotis, la plupart du temps pauvres et livrés à eux-même. Et l'auteur dénonce également ce curieux pays où les armes sont en libre circulation (ici c'est bien une arme, un revolver pour être précis, qui sert de ressort à la tragédie)...quant à la réflexion générale sur la culpabilité, elle file le frisson : Mink est un meurtrier éminemment sympathique qui tue une (deux) pourriture...

Une sorte d'état des lieux de l'Amérique de la fin des années 50. Un excellent livre, que je déconseillerais néanmoins aux âmes sensibles - non qu'il soit violent mais il est surtout passablement plombant !


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