Henri TROYAT (Russie/France)

Sophie ou la fin des combats

Dernier volume de la série La lumière des justes. Sophie réussi à obtenir une grâce du Tsar pour quitter la Sibérie et retourner en Russie. Elle demandait toutefois cette faveur par habitude depuis des années, elle réalise que son monde est alors la Sibérie, qu’elle n’a presque plus rien qui l’attend en Russie. On ne peut toutefois pas dire non à l’empereur et elle retrouve le domaine qu’elle avait quitté des décennies plus tôt. Elle espère que son neveu pourra lui rappeler son défunt mari, mais il a grandi et plutôt pris les travers de son beau-père. Leur cohabitation est difficile, surtout que Sophie est prisonnière : elle est seulement tolérée en ce pays, elle n’a pas de droits.

Je n’ai pas lu les autres volumes de la série, j’ai celui-ci à cause du nom dans le titre (Mme RR :-) . Ça se lit néanmoins très bien. Le rythme est bon et les personnages sont attachants. Le livre raconte bien les émotions contradictoires que peuvent éprouver ceux qui ont plus d’une patrie, par exemple ici durant la guerre en la France et la Russie (le siège de Sébastopol).

4/5

RR

Tendre et Violente Elizabeth
Les semailles et les moissons tome IV .


Nous avons quitté la famille Mazalaigue tenant un café boulevard Rochechouart à Paris nous les retrouvons à Megève Nous sommes dans les années 30 Elizabeth a maintenant 17 ans, elle aide ses parents à l’hotel part sur les pistes avec les pensionnaires elle va connaitre ses premières amours et ses premiers amants.
On est loin de la petite fille car Elizabeth est maintenant une jeune femme toujours aussi rebelle. Sans en révéler trop j’ai été étonnée par sa modernité , elle agit plus comme une femme des années 70/80 que comme une jeune fille des années 30 que j'imagine plus timorées. On peut saluer le sens des affaires d’Amélie en investissant dans un hotel à Megève qui ne devait certainement pas être aussi huppé que maintenant !J’avoue avoir été un peu moins captivée par ce roman qui se lit malgré tout avec plaisir.Un coup de théatre à la fin donne juste envie de se précipiter sur la suite
3,5/5

La Rencontre
Les semailles et les moissons T5
Fin des années 30, après le coup de théatre de la fin du tome IV nous retrouvons Elizabeth à Paris . Elle aprend en gérance un magasin de disque On ecoute alors le Lambeth walk de Ray Ventura et ses collégiens ou Charles Trenet . Petit à petit la guerre arrive .
Elizabeth est encore au cœur de ce cinquième et dernier volet de les semailles et les moissons . L’auteur nous raconte le quotidien des parisiens, le marché noir, la zone libre , le roman se termine par la libération.On fait connaissance avec Boris le descendant de la famille Danoff dont l'histoire est racontée dans Tant que la terre durera J’ai préféré ce dernier roman que j’ai trouvé plus interessant que le précédent .Un petit regret nous retrouvons pour de trop courts passages Jerome à la Chapelle au Bois, Pierre et Amelie .
4/5

Pour l'ensemble de la saga les semailles et les moissons je mettrai 4/5 les 2 premiers tomes ont été mes préférés . Le prochain Troyat sera Tant que la terre durera

Effectivement tu n'es pas au bout des aventures de Sophie .!

Les semailles et les moissons
5 tomes
- T1 - Les semailles et les moissons
- T2 - Amélie
- T3 - La grive
- T4 - Tendre et violente Elisabeth
- T5 - La rencontre

Résumé : Les jours heureux et les travaux paisibles se succèdent à la Chapelle-au-Bois, une bourgade corrézienne plutôt déshéritée, à la veille de la Grande Guerre. C'est là qu'a grandi Amélie Aubernat, entre un père maréchal-ferrant qu'elle adore, et une mère un peu fantasque qui tient la petite épicerie du village.
À dix-huit ans, la jolie et farouche Amélie sait d'instinct qu'elle n'aime pas Jean Eyrolles, le fiancé qu'on lui destine et qui doit hériter de la scierie paternelle. En revanche, toutes ses pensées et tous ses sentiments vont vers Pierre Mazalaigue qui rêve, lui aussi, de l'épouser.
Ainsi débute cette chronique familiale exemplaire, cette fresque vivante et colorée, ce roman d'amour raisonnable et passionné, geste intimiste que le succès public a transformée en véritable légende.

Mon avis : il m'aura fallu un peu plus d'un an pour découvrir les 5 romans de cette saga qui m'a beaucoup plu.
L'écriture d'Henri Troyat joue pour beaucoup dans mon appréciation de ce cycle. Elle est claire, détaillée sans tomber dans l'excès de description, très facile d'accès. C'est à mon sens le juste équilibre pour que le lecteur se sente proche des personnages et familier avec les décors dans lesquels ils évoluent.
Les personnages d'Amélie et d'Elisabeth sont complets, complexes, et très attachants. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, notamment Jérôme, Pierre ou Denis, les figures masculines qui gravitent autour de nos deux héroïnes et que l'on retrouvera au fil des 5 tomes.  Suivre l'Histoire de France de la fin du XIXème siècle jusqu'en 1945 via le prisme de cette famille corrézienne a été un réel plaisir.
Sans parler du plaisir olfactif et tactile que j'ai eu en lisant cette saga dans d'anciennes éditions au papier jauni qui dégageaient cette odeur caractéristique des ouvrages longtemps restés sur des étagères, voire un peu oubliés (idéal pour se mettre dans l'ambiance )
Petit bémol néanmoins pour les 2 dernier tomes (où l'on suit Elisabeth jeune fille et femme mariée) que j'ai trouvé un peu répétitifs. Mais grâce au style de l'auteur mon plaisir de lecture n'en a pas été gâché.
Un petit coup de cœur pour cette saga qui m'aura accompagnée pendant 2 étés.
Je pense que je lirai Tant que la terre durera pour retrouver la plume de l'auteur (mais il y a quand même 7 tomes !)

Ma note : 4/5

Tant que la terre durera 
      2e partie:  "Le sac et la cendre"  (2 tomes)  Folio 1973   508 pages


                                            
                         On retrouve les personnages de la 1ère partie emportés par le double séisme de la Première Guerre mondiale suivie par la Révolution d'Octobre 1917. Le parti bolchevik renverse le régime tsariste et divise le pays en deux: les Rouges d'un côté, les Blancs de l'autre. En Russie la guerre civile se propage dans l'intérieur du pays et fait place à un conflit, jusqu'ici lointain car limité aux frontières occidentales, contre l'Allemagne et la Prusse. La famille Danoff est écartelée. Michel s'est engagé dans l'armée russe dès le début de la Guerre; Volodia n'en finit pas de sombrer dans la déchéance; Akim, dans l'armée du Tsar, se bat contre les Rouges, alors que, Nicolas lui, a rejoint les partisans de la Révolution; courageusement Tania fait face devant les difficultés qui s'amoncellent: le manque de nourriture, la peur et l'incertitude au quotidien, sans compter la réquisition de la maison par les bolcheviks pour y installer de nouveaux occupants. A Moscou, la situation devient intenable; Tania fuit la ville accompagnée de ses deux enfants Serge et Boris, de sa belle-mère, de la nounou et de la gouvernante. Mais bientôt, il faut carrément envisager l'exil à l'étranger. 
                         
                           Une deuxième partie haletante et absolument passionnante sur tous les tableaux, tant romanciers qu'historiques. On comprend le déchirement de la société russe qui doit choisir entre tradition inébranlable et nécessité de secouer le joug écrasant d'un système inégalitaire.


Note: 4,5/5

Tant que la terre durera
         3e partie: "Etrangers sur la terre" (2 tomes)  Folio 1975   820 pages


                                                 
                   On est dans les années 1920 (et suivantes). Une nombreuse communauté russe, assez chanceuse d'avoir pu quitter leur pays au moment de la prise du pouvoir par les bolcheviks, est venue se réfugier à Paris. Parmi eux, on retrouve la famille Danoff (Michel, Tania, leurs enfants Serge et Boris, Maria Ossipovna) qui vit désormais chichement dans un appartement peu spacieux. Tandis que Michel mise toujours sur d'incertaines rentrées d'argent (dont les contrats datent d'avant la Révolution bolchevique...) et que Tania est de plus en plus désemparée, Serge et Boris font l'apprentissage de leur nouvelle vie, aidés par diverses influences, au gré de leurs rencontres et de leurs caractères. Quoi qu'il en soit, ressurgit toujours pour chacun et dans n'importe quelle circonstance, le "boulet" de l'appartenance à une nationalité étrangère, qui vous colle à la peau dès lors que vous tentez de vous en affranchir. Troyat relate clairement les difficultés qu'ont ces exilés à se faire à leur nouveau pays et de la difficulté encore plus grande d'accepter qu'un retour à leur Russie d'origine est impossible.


                   Troisième et dernière partie de ce roman fleuve. Troyat nous immerge dans un pan de l'Histoire qui m'était bien peu connu (l'exil des russes restés loyaux au Tsar) et remémore des événements oubliés, des détails d'une Histoire commune entre la France et la Russie. Une lecture vraiment passionnante (je me répète sans doute!).
                    Kattylou, Merci pour ce Pioche dans ma PAL qui me permet de clore enfin ce (volumineux!) roman. Et je ne doute pas une seconde de ton enthousiasme quand tu vas t'y lancer à ton tour!


Note: 4,5/5
                    

Tant que la terre durera T1 à 3

Tant que la terre durera est une remarquable fresque romanesque familiale et historique qui couvre la période de 1888 à 1914 Nous suivons 3 familles qui vont traverser cette période Les Danoff, Bourine, et les Arapoff
En 1888 Michel Dannoff 12ans rêve de chevauchées dans les steppe du Caucase. Afin de reprendre les affaires de sa famille drapiers il est envoyé à Ekaterinodar ou il fait la connaissance de Volodia Bourine et la famille Arapoff dont le père est mèdecin . Une amitié profonde va lier les 2 garçons pourtant dissemblables. Les 2 garçons vont tomber amoureux de la même jeune fille Tania Arapoff .
Alors que le premier tome présentait les personnages et était plutôt romanesque il prend un tour plus historique avec les 2 eme et 3 eme tomes . Nous suivons l’évolution des 3 familles , et 2 personnages prennent plus d’importance les frères de Tania . Akim s’engage dans l’armée il soutient le tsar et va se battre pendant la guerre contre le Japon Dans la Russie , la colère du peuple gronde, on assiste à des réprsessions sanglantes .Nicolas se rapproche du peuple et fréquente les groupuscules d’opposition au régime
Avec l’arrivée de la guerre on sent monter les prémices de la révolution
Troyat est un de mes auteurs favoris donc ouvrir un de ces roman est une promesse de plaisir de lecture
Je n’ai encore pas été déçue j’ai beaucoup aimé cette saga romanesque et historique j’ai enchainé les 3 tomes avec plaisir Les personnages sont tous différents , certains sont attachants d’autres détestables
Michel est un garçon réfléchi et posé ; Volodia a qui tout réussi est frivole et inconstant ;Tania est égoïste et superficielle et Nicolas tiraillé entre son éducation et ses convictions devient l’ombre de lui-même
4,5/5

Geromino je suis tes traces je vais passer une partie de l'année avec cette fresque romanesque

C'est certain!

La lumière des justes - Volume 1: Les compagnons du Coquelicot



En 1814, après la défaite de Napoléon et de l'armée française, Paris est occupé par les armées étrangères. Un jeune officier russe hébergé dans une famille noble française va tomber amoureux de Sophie, une jeune veuve revenue vivre avec ses parents à la mort de son mari. 

Premier volet d'une vaste saga russe en 5 volumes. Troyat mêle ici romance, politique et Histoire. La rencontre de Nicolas et de Sophie à Paris occupent la majeure partie de ce roman, avant le départ pour la Russie où se déroulera, je crois, le reste de la saga. Une lecture agréable et facile comme souvent avec cet auteur. J'avais trouvé dans une boîte à livres les éditions originales des trois premiers volumes de cette saga, qui datent de 1959, dans un papier très épais coupé à la ficelle qui est assez agréable à manipuler. Par contre le titre de ce premier volume est assez maladroit...

Note : 4/5

Belle trouvaille que ces volumes en édition originale !

Effectivement Patience quand on commencer un roman de Troyat même une saga est une valeur sure coté plaisir de lecture

La lumière des justes, volume 2: La Barynia



Après avoir vécu quatre années à Saint-Pétersbourg, alors capitale de l'Empire russe, Nicolas Ozéroff et son épouse française, Sophie, partent vivre à Kachtanovka, le grand domaine agricole que dirige d'une façon despotique Michel Borissovitch, le père de Nicolas. Alors que Sophie tente d'apporter un peu d'aide aux paysans serfs, son jeune mari essaye lui de créer un groupe libéral pour réformer le pays.

Second volet des aventures de la belle française en Russie, qui mélange romance, politique, Histoire et description sociale de la Russie de cette époque. Les évènements autour de Sophie s'enchaînent, parfois en bien, souvent en mal. Le personnage de Nicolas, le mari de Sophie, s'efface un peu dans ce volume devant celui de son père, plus autoritaire, plus manipulateur aussi. Je lirai le troisième volume avec plaisir, d'ici quelques mois.

Note: 4/5

Un bon souvenir de lecture

La lumière des justes, volume 3: La gloire des vaincus




A Saint-Pétersbourg en 1825, profitant de la mort du Tzar Alexandre I°, un groupe d'aristocrates et d'officiers, dont fait partie Nicolas Ozareff le mari de Sophie,  tentent de renverser le régime autocratique pour instituer une constitution libérale. Mais la repression par le nouveau Tzar Nicolas I° sera féroce.

3° volet de cette belle saga historique russe qui s'appuie ici sur un évènement réel, la tentative de coup d'état militaire au moment du changement de Tzar en 1825. Nicolas et Sophie vivaient séparés suite aux épreuves de la fin du volume précédent. C'est l'arrestation de Nicolas puis sa déportation aux travaux forcées en Sibérie qui va les rapprocher de nouveau. Petit clin d'oeil littéraire: Sophie réalise le voyage de Moscou à Irkoustk, capitale de la Sibérie, comme Michel Strogoff dans le célèbre roman du même nom de Jules Verne et que j'ai lu par hasard cette année aussi.

Note: 4/5

Vos critiques, Patience et LPM, me donnent vraiment envie de lire cette saga, merci !

"Ivan le Terrible"  Le Livre de Poche 1990    310 pages
                                   
                                 Déjà, le portrait du Ivan en question en couverture du livre n'invite pas à la plaisanterie! J'avais comme tout le monde entendu parler du personnage, mais sans jamais chercher plus loin. J'ai été... -si je dis horrifié, ça ne veut rien dire. De toute façon, aucun mot du dictionnaire n'est en mesure de qualifier l'homme et ses méfaits.
                                 Quelques repères: Ivan est né en 1530, orphelin de père à 3 ans, de mère à 8 ans. Il subit les querelles des boyards (des seigneurs, en gros) qui se disputent le pouvoir. Il ne leur pardonnera jamais leurs lâchetés, leurs intrigues, hypocrisies, etc... Ceci pour expliquer en partie son acharnement démesuré (tout est démesuré chez Ivan de toute façon) les concernant. 
                                  A 17 ans, au lieu du titre traditionnel de Grand-Duc, il veut se faire couronner Tsar -une lubie qui lui vient des souverains romains, babyloniens, et autres rois antiques prestigieux. Ivan IV, tsar saint, couronné par Dieu, autocrate de toutes les Russies. Tel est son titre. Aussitôt après, il épouse Anastasie Romanovna (les Romanov prendront le pouvoir en1613) qui lui donnera deux filles et trois garçons (dont Dimitri). 
                                  Yvan est profondément religieux (carrément mystique, même) et voudrait s'imposer comme défenseur universel de la foi orthodoxe. Les événements bons ou mauvais sont toujours une volonté de Dieu (l'incendie de Moscou, la première victoire sur les Tatars de Kazan, la mort de son fils Dimitri, etc...). En 1560, la Tsarine Anastasie meurt. C'est un choc! Et là, quelque chose a sauté! A partir de ce moment là, sa paranoïa, sa cruauté, sa perversité, jusqu'alors contenues, n'auront plus de limite. L'un des exemples les plus parlants de sa folie est le massacre -gratuit- de la population de Novgorod. Il se repaîtra (accompagné de son fils Dimitri âgé de 18 ans, se régalant lui aussi du spectacle) de la souffrance des suppliciés, jouira du spectacle de massacres de milliers d'innocents hommes femmes enfants (Novgorod 1570, une abomination, une boucherie qui durera cinq semaines; la ville autrefois prospère ne s'en relèvera pas). 
                                   Le livre est plein de ces actes de tortures, de supplices, de cruautés sans pareilles. Cela prend tant de place que les événements historiques, pourtant nombreux et importants, passent au second plan dans l'esprit du lecteur. L'hystérie du Tsar atteignant une sorte d'apogée lorsqu'il assassinera de ses propres mains son fils Dimitri âgé de 23 ans.
                                   Ivan IV le Terrible meurt foudroyé par une attaque le 18 mars 1584.


                                    Je suis sorti de cette lecture groggy, anéanti, suffoqué par le récit glaçant que fait Troyat de ce personnage dont on peine à comprendre une ligne de conduite aussi déshumanisée. 



                                    Accorder une note n'apporterait rien sur le ressenti profond de cette lecture. Mais si vous voulez vous faire une idée de ce que peuvent être l'horreur, le cauchemar, alors cela vaut tous les thrillers, les livres d'épouvantes et les Lovecraft du monde!