Marie-Hélène POITRAS (Canada/Québec)

Soudain le Minotaure, de Marie-Hélène Poitras
Triptyque
2009, 157 pages

4e de couverture : Novembre, un soir de neige et de violence. Dans un appartement de Montréal, une rencontre qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Le quotidien bouleversé par l'arrivée d'un être venu apporter la peur en cadeau. Quelques mois plus tard, depuis le fond de sa cellule, Mino Torrès décharge son fiel. Quant à Ariane, c'est entre Munich et Berlin qu'elle renoue avec ses sens. Deux versions complémentaires d'un brusque corps-à-corps.

Mon avis : Comme premier roman, il demeure tout à fait surprenant. D'abord par le choix de la narration, mais surtout par la qualité introspective que possède l'auteur pour incarner Mino Torrès, le violeur. Être capable de porter un tel regard sur les femmes, exprimer ce bouillon d'émotions brutes, violentes et très complexes. Pour cela, je lui lève mon chapeau.

Pour la partie d'Ariane, j'ai bien aimé la réflexion sur la victimisation ou plutôt, le malaise entourant une victime d'un acte de violence. Comment y réagir, comment notre réaction peut devenir malsaine en voulant bien faire. J'ai bien aimé aussi cette partie. On ne tombe pas dans le mélodramatique. L'émotion est bien dosée, mais il y a un petit hic. C'est peut-être une question de perception, mais je me suis senti un peu éloigné du récit, comme si un voile empêchait un contact plus ténu, ce qui donne l'impression de vivre tout ceci à distance.

Note : 3,75/5

Soudain le Minotaure
2002

Récit à deux voix d’une rencontre violent entre un violeur en série et une victime qui ne s’est pas laissée faire. On découvre le passé de l’un et le futur de l’autre.
 
La première partie du livre donne la parole un criminel. Je l’ai trouvée difficile à lire, je n’éprouvais qu’antipathie pour ce type. Mais en persévérant, on se rend compte que ce livre ne cherche pas à faire dans le sensationnalisme. Le volet d’Ariane raconte sa perspective de l’agression ainsi que ses efforts pour reprendre vie (entre autre par un voyage en Europe). Le livre est très bien écrit. Il y a toutefois quelques références à l’actualité québécoise de l’époque qui vont se perdre avec les années, surtout pour des lecteurs non québécois. Ce livre est un excellent premier roman, ce qui a été souligné par le prix Anne-Hébert.
 
4,5/5

Réaliste-romantique

La mort Mignonne et autres histoires

Recueil de nouvelles qui tournent souvent autour d’animaux, mais pas toujours. Deux des nouvelles traitent des calèches du Vieux-Montréal, véhicules que l’auteure a conduit pendant un certain temps. Les nouvelles traitent de la perte, la rupture, l’abandon. Les personnages sont des animaux, des jeunes filles, de jeunes adultes, une maison…
 
Les nouvelles ont du souffle, même si une ou deux ont encore une petite touche débutante. J’ai beaucoup aimé cette lecture.
 
4,5/5

Réaliste-romantique