René BOYLESVE (France)

De : gallomaniac (Message d'origine) Envoyé : 2008-07-05 15:43

René Boylesve, pseudo de René Tardiveau (La Haye-Descartes 1867 - Paris, 1926) tourangain fils d'un notaire. Après le lycée René descartes à Tours, il suit des études de'histoire et de droit à Paris. Il obtient sa licence de droit en 1889, mais déjà en 1888 il publie une première nouvelle. Dès 1893 il prend le nom de plume "Boylesve". En 1986, il publie son premier roman, Le Médecin des Dames de Néans.
En 1918, Boylesve est élu membre de l'Académie Française. En 1926 il meurt suite à un cancer.

Il est un auteur d'une grande sensibilité, et il écrit surtout des romans de moeurs de province (notamment la Touraine).

Les critiques parlent parfois du "Balzacien Boylesve"; d'autres le considèrent un avant-coureur de Proust. Lui-même était admirateur de son contemporain Anatole France.

On distingue chez lui
une série de livres galantes
* (1896) Les Bains de Bade ,
* (1902) La leçon d'amour dans un parc
* (suivi en 1926 par) Les Nouvelles leçons d'amour dans un parc.
une série de vie bourgeoise souvent sur des thèmes semi-autobiographiques.
* Mademoiselle Clocque (1899)
* La Becquée (1901)
* L'enfant à la balustrade (1903)
* Le Bel Avenir (1905)
* La jeune fille bien élevée
* Madeleine jeune femme (1912)
une série de psychologie amoureuse.
* Sainte-Marie-des-Fleurs (1897)
* Le parfum des îles Borromées 91898)
* Mon Amour (1908)
* Le meilleur ami (1909)
* Élise (1921)
* Souvenirs d'un jardin détruit (1924)
Divers:
après la mort de son frère pendant la guerre: Tu n'es plus rien (1917)
posthume: Touraine

De : gallomaniac Envoyé : 2008-07-05 16:03

L'enfant à la balustrade, de René Boylesve. Ma note 4/5.
1903, Ed. Calmann-Lévy sans date, 251 pg.

Un enfant décrit les périples de son père notaire dans un petit village tourangain, où il y a une forte hierarchie bourgeoise avec salons de réception et radotages. Le père, veuf remarié, a installé l'enfant chez les grand-parents, vu que son appartement est trop petit et insain (la mère y est mort de la tuberculose). Le notaire se doit de vivre dans le bourg, qui, densement bâti, manque de place pour construire neuf. Quand le père prend l'option d'achat d'une grande maison avec parc, (droit d'habitation pour la propriétaire jusqu'`a sa mort), il casse une code bourgeoise et, prédit par la grand-mère, cela entraine la dégringolade sociale. Finalement, la proprietaire meurt, et, une fois dans cette maison, le père regagne la respectablité sociale.

Le livre, pleine de souvenirs de jeunesse, décrit finement l'ambiance dans une bourgeoisie "vieille France" et m'a été un plaisir de lire, raison d'en lire d'autres de cet auteur. Ma note 4/5.

Le hasard voulait qu'à mi-chemin de la lecture du livre, j'arrivais dans un petit bourg aquitain avec une pancarte sur une vieille bâtisse: "Notariat déménagé à ...")

De : gallomaniac Envoyé : 2008-07-05 16:24

La leçon d'amour dans un parc, de René Boylesve. Ma note 2,5/5
(1902).

Le récit se présente comme une aimable fantaisie, et se situe dans un parc de Touraine. Dans se parc se trouve une joli statue de Cupido , y installé par la marquise après la lune de miel, dont elle a bon souvenir, mais qui n'est plus que souvenir: son mari préfère la chasse des bêtes sauvages. Heureusement, des familles, y compris deux cousins d'une quizaine d'année (surnommé les "pages") viennent souvent en pique-assiette au château.
Le cupido nu cause des réactions diverses: le curé et quelques les femmes très prudes, d;autres femmes libertines, les pages et un jardinier plutôt surexités. L'histoire se complique quand Juliette, la fille de la marquise, grandit. On décide de cacher la statue par un labyrinthe, plus tard il y a un effort de casser la petite excroissance au bas-ventre de la statue, qui sera restaurée par la marquise. Finalement, la marquise se pâme dans les bras d'un des pages devant la mort de l'autre, mais Juliette, pour laquelle on a sans succes essayé de cacher la vie sexuelle des adultes n'y voit pas de feu.

Le livre est léger et libertin, par moments humoristique ou sarcastique, mais pas pornographique. Ma note 2,5/5.

Si je lis encore cet auteur, ce sera seulement des livres de la série "vie bourgeoise". J'ai dans mon pal encore: "Le bel avenir".

De : gallomaniac Envoyé : 2008-07-09 14:49

Le Bel Avenir, de René Boylesve. Ma note 3/5
Calmann-Lévy, sans date (1905), 371 pg.

Touraine, vers 1890, et Paris. Trois mères, trois fils, trois ambitions. Alex, fils issu de la petite magistrature de province, Hilaire, fils de leur ancienne servante veuve, et Paul, fils de la haute bourgeoisie. La mère d'Alex est depuis toujours protectrice de Hilaire et essaie de se hausser jusqu'à la haute bourgeoise.
Paul le plus agé, devient étudiant à Paris; donc Alex doit y aller aussi . La veuve rusée réussit à y envoyer Hilaire aussi aux frais de l'une, puis des deux autres mères.
On suit les trois carrières éstudiantines parallèlement aux trois carrières (ou non-carrières) amoureuses. Paul, très fils de maman, sera protégé dans ses examens, mais ne réussit pas à trouver une position autre que dans le bras d'une artiste. Hilaire, que l'auteur décrit comme un "rat de bibliothèque" (oui, expression utilisé déjà en 1905), aura touts les diplomes sans avoir recours à des protections, finira professeur dans un petit lycée et va y vivre avec sa mère; mais Alex, charmeur, très gâté par sa mère qui admire secrètement tous les libertés que prend son fils, a finalement un bel avenir grâce à l'aide des amis, du notaire de la famille et un beau mariage.

Dans ce roman à tonalité autobiographique, c'est encore le Boyslesve "balsacien" écrivant sur des moeurs de province. Son exploration du theme est assez réaliste, quelque peu sarcastique et bien pourvu d'humour. Mais il n'a pas la grandeur de Balzac, le récit est un peu schématique, et je n'ai pas aimé ce livre autant que l'enfant à la balustrade, dont les développements sont beaucoup plus originaux. Ma note 3/5.