-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

+3
Liza_lou
Shan_Ze
gallo
7 participants

Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  gallo Dim 30 Nov 2008 - 8:50

De : Ashtart123 (Message d'origine) Envoyé : 01/10/2005 20:02
Nina BERBEROVA - LE MAL NOIR
106 pages
Éditions Actes Sud

Née à Saint-Petersbourg en 1901, Nina Berberova vit aujourd'hui à Princeton. Découverte par Actes Sud, son oeuvre est traduite dans le monde entier. (pris textuellement du dos du livre)

Résumé
Un homme cherchant à quitter sa patrie pour les États-Unis est décontenancé quand il apprend qu'un des diamants de ses boucles d'oreilles a le mal noir et est donc invendable. Le départ est remis en question par cette nouvelle, jusqu'à ce qu'une femme lui propose une certaine somme d'argent pour cohabiter dans son logement jusqu'à son départ, afin qu'elle acquière droit de devenir la nouvelle locataire. L'homme part donc pour l'Amérique, sans grands regrets apparents pour ce qu'il laisse derrière.

Appréciation
J'ai trouvé que tout allait un peu trop vite - sa rencontre avec la nouvelle locataire, son départ, ses nouvelles rencontres... Et à prime abord, j'ai trouvée l'attitude désabusée de cet immigré russe envers la vie et les personnes qu'il rencontre déprimante. Au fil des pages, les événements qu'on apprend expliquent ces sentiments, ce qui a rajouté de la valeur à mes yeux. Il est certain que cette situation d'exil ne m'est pas personnellement familière, mais j'ai tout de même de la difficulté à comprendre ce total manque d'optimisme face à la vie... j'ai tout de même, avec un peu de recul, apprécié la lecture de ce livre pour m'avoir ouvert à cet état d'esprit.

3.75/5


De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:12
Nina BERBEROVA, Roquenval
Editions J'ai lu, ISBN 2277236799
Littérature russe

Roquenval est le nom d'une demeure jadis superbe et aujourd'hui abandonnée petit à petit par ses propriétaires, une famille disloquée dont les membres partent chacun à la recherche de leurs fantômes.
Boris y est invité par son ami de classe Jean-Paul, petit-fils de la propriétaire, la vieille comtesse Praskovia Dmitrievna, une charmante femme errant entre folie et souvenirs. Il y passe un été, à la conquête des silences et du mystère entourant cette famille étrange.
C'est le récit d'une décomposition, d'une mort lente et programmée, de la désillusion d'êtres qui ont tout perdu et semblent ne rien vouloir rattraper.
Une fois de plus, Nina Berberova parle d'exil, de départ, de malheur, de déchirures familiales. Une fois encore, ses héros désabusés semblent résignés face à un destin implacable, avec cette fois, le regard lucide et intrigué d'un jeune homme russe qui retrouve progressivement ses racines en fouillant le passé de cette famille. Aucun lien de parenté, mais les liens des origines, d'une nation errante, d'un peuple à la recherche de lui-même partout dans le monde.
Un beau récit, très intime, à lire entre les lignes, empli de souffrance et de désespoir avec, comme souvent dans ces récits de la littérature russe amère, la pointe d'espoir qui illumine les vies à un moment donné et s'efface, ne pouvant être attrapée par les protagonistes malgré les bras grands ouverts.
Sans doute un des récits les plus autobiographiques de Nina Berberova. Au moment où elle a rédigé ces lignes, l'auteur russe écrivait à des proches "Mon seul et unique espoir à moi est que nous puissions revenir en Russie... après notre mort, grâce à nos oeuvres".
Roquenval, c'est la Russie de Berberova, un monde qu'elle voit se faner et disparaître, qu'elle abandonne contrainte et forcée, choisissant de se tourner vers un ailleurs, vers d'autres êtres et d'autres vies. Non sans regrets et une profonde nostalgie du passé.
Plus d'une fois, le héros du roman, Boris, aura l'impression de revivre le passé et pourra répéter: "Je m'attends à voir surgir la Russie toute entière".

Ma note: 4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:14
Nina BERBEROVA, La résurrection de Mozart
Editions Actes Sud, ISBN 2868693245
Littérature russe

A nouveau un récit de Nina Berberova dans lequel ses personnages semblent résignés, voire fatalistes, face à la guerre, à la misère ou à un destin pas toujours rose. Plus encore que dans ses autres courts romans, Nina Berberova s'attarde ici à décrire le début de la seconde guerre, les bombardements sur Paris, l'exode, les villageois apeurés, les soldats qui réquisitionnent les maisons. Et l'héroïne, Maria Leonidovna, imperturbable, partageant ses pensées avec Mozart, s'occupant du jeune attardé Kirioucha, hébergeant un inconnu dont elle pleurera le départ, assistant impuissante mais étonnamment calme au lancement d'un conflit meurtrier. Avant de prendre la route, de choisir l'exil, de partir vers l'inconnu.
Ce roman, c'est Nina Berberova entre les lignes. Ne raconte-t-elle pas sa propre vie, ses journées de peur et de solitude quand elle vivait angoissée, dans les Yvelines, en juin 1940? Tout comme Maria Leonidovna, Nina Berberova a ouvert ses portes à ses amis en quête d'exil. Et tous ensemble, comme les héros de ses romans, Nina et les siens ont affecté de ne rien craindre, se sont montrés forts, voire indifférents à l'Histoire qui, une fois de plus, déroulait son plus laid tapis sous leurs pas.
Espérer la résurrection de Mozart, n'est-ce pas fuir cette triste réalité et placer ses espoirs de vie et de joie dans un autre monde, pas encore exploré, à venir, espéré?
Saluons ici le talent de l'auteur pour décrire avec autant de justesse les ambiances qui ont entouré ces journées de juin 1940, la tension mêlée à l'attentisme, la peur alliée à l'espoir, le soleil brûlant la peau pendant que les premières bombes commençaient à tomber... Du vécu, aucun doute.

Ma note: 4,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:15
Nina BERBEROVA, Le roseau révolté
Editions Actes sud, ISBN 2742701575
Littérature russe

Un de mes favoris parmi les courts romans de Nina Berberova. L'histoire d'un couple de jeunes amants séparés par la guerre. La guerre, encore elle, si présente dans les récits de l'auteur russe. Lui rentre en Suède, un pays neutre, le sien. La narratrice reste à Paris, apprend à vivre avec la guerre, se débrouille, vit en compagnie d'un savant génial et mondialement connu, un vieil homme éteint dont elle s'occupe en attendant le retour de son aimé. Qui ne revient pas. Le savant meurt. Un voyage en Suède en l'honneur du défunt savant et la rencontre inopinée entre les deux anciens amants. Lui est marié, mais sa femme Emma devient l'amie de l'ancienne maîtresse. Et de manière plutôt intéressée.
Ce récit est empreint d'une mélancolie et d'une tristesse qui font parfois frissonner tant le désappointement de la narratrice est immense. Elle a perdu l'homme qu'elle aime, apprend l'indifférence et au moment où elle se sent enfin protégée, murée sous cette carapace baptisée son "No man's land", elle retrouve Einar, réalise qu'elle l'aime encore, souffre plus encore d'être aujourd'hui près de lui que lorsqu'elle apprenait à l'oublier. Nina Berberova joue à merveille avec les sentiments, les âmes et les tourments intérieurs. On se glisse aisément dans la peau de cette jeune femme pas vraiment heureuse, on a envie de bousculer son pleutre amant et de demander à la femme de celui-ci de se taire, de nous laisser respirer un peu et profiter de la douceur que Berberova a distillée tout au long de son texte. De longs monologues nous décrivent les paysages, la force d'un silence ou la protection offerte par la solitude.
C'est très beau, très humain, si réaliste et si triste.

Ma note: 4,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:16
Nina BERBEROVA, Le mal noir
Editions Actes sud, ISBN 2742701885
Littérature russe

Tout commence par une paire de boucles d'oreilles en diamant, qui semblent somptueuses et pourtant frappées du mal noir. Une tragédie qui semble ne pas quitter Evgueni, le narrateur, propriétaire des boucles et du malheur du monde. Quittant Paris pour New York, il y trouve du travail, puis une femme qui devient son amie et aimerait l'épouser. Evgueni a peur, il part pour Chicago, seul sans repère, une autre vie, une de plus, une nouvelle errance et, une fois de plus, la fuite et le vide.
L'histoire d'un être tourmenté qui ne trouve nulle part sa place, se perd dans les voyages tumultueux de son esprit et spécule sur la nature réelle du paradis. Peut-on trouver le bonheur sur terre? L'homme est-il fait pour vivre en communauté?
Dans ce récit désillusionné, Nina Berberova semble livrer beaucoup d'elle-même et de ses rêves éteints. L'exil permanent, l'errance, le désespoir occupent une grande place dans ce texte qui ne s'achève pas vraiment. C'est la porte ouverte vers quelque chose, vers le néant, le lecteur sait où ça va le mener, il aimerait partir en courant pour rattraper le héros et lui demander de revenir, de faire face, de vivre sans crainte. Mais peut-on vivre libre et heureux quand on porte en soi le mal noir depuis au moins mille ans, quand l'exil semble inné et que la fuite est la seule chose que vous connaissiez?

Ma note: 4,5/5


De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:20
Nina BERBEROVA, De cape et de larmes
Editions Actes sud, ISBN 2742701567
Littérature russe

Où il est question d'une cape, trouée, composée en vers par un jeune homme qui vole le coeur d'une soeur adorée. Provoquant des larmes. Le déssèchement d'un coeur, la solitude d'un père, la tristesse d'une famille vivant dans la misère et rêvant d'un monde meilleur. Ariane et Sacha sont soeurs, elles s'adorent, jusqu'au jour où Ariane tombe amoureuse de Samoïlov et part avec lui. Séparation brutale dont sa soeur ne se remettra qu'en voilant son âme de la plus cruelle indifférence qui soit. Sacha et son père partent à Paris, la vie n'y est guère meilleure mais au moins on y est libres. La seconde guerre éclate, le père meurt, Sacha fait face à la vie. Avec la même froideur, les mêmes désillusions.

Court récit de Nina Berberova qui raconte les difficultés de vivre d'une famille russe, le chagrin d'une soeur quittée par son double sanguin. Une écriture violente, ne cédant rien à la sensiblerie ou au pathétisme bon marché. La vie peut être dure, Berberova le raconte et malgré l'espoir que l'on peut placer au bout du fusil, celui-ci n'est pas toujours au rendez-vous. C'est dense, triste et révoltant, comme si il était désormais devenu impossible d'admettre que la vie peut être aussi misérable.

Ma note: 4/5


De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:24
Nina BERBEROVA, Astachev à Paris
Editions J'ai lu, ISBN 2277229415
Littérature russe

Haaa la plume de Nina Berberova! Chacun de ses textes me surprend et me séduit. Me surprend par sa rigueur et son canevas bien tissé, son apparence rangée, comme un scénario esquissé avec soin dont il conviendrait de respecter chaque scène, toutes ayant leur importance incontournable. Me séduit par le côté humain qui se dégage de ces apparences ordonnées, de ces âmes qui se dessinent et évoluent sous nos yeux. La Russie dans ce qu'elle a de bouillonnant et d'austère, subtil mélange qui offre une littérature ô combien étonnante.

Astachev est un jeune homme intelligent et scolairement assidu qui a deux mamans, une biologique et une belle-mère. Si la première est un peu terne et vit de manière misérable, la seconde (celle qui a détourné le père et son argent) est jolie, pétulante et quelque peu excentrique. Pas étonnant dès lors qu'Astachev aime à se perdre dans ses jupons, de manière platonique certes, mais complètement admirative.
On suit ainsi au fil des pages l'évolution de ce jeune homme qui renie de plus en plus ses origines russes au profit de la culture française à laquelle il s'identifie totalement. Quittant une mère pour en retrouver une autre, Astachev nous paraît aux premiers abords attachant et honnête, le gendre idéal. Peu à peu, on lui découvre quelques défauts mais même lorsqu'il devient vendeur d'assurances contre la mort, il reste en lui un certain charme et une naïveté qui empêchent de le détester de manière trop franche. Arrive alors sa courte idylle avec une innoncente caissière de cinéma, un drame et là, rupture totale, l'affreux personnage révèle sa vraie nature, on a presque envie de le tuer tant il est odieux.

Beau travail de Nina Berberova qui promène son lecteur en douceur, lui glissant de ci de là quelques indices sans pour autant l'aiguiller de manière directe, avant de lui asséner le coup final et assez dérangeant: le sympathique Astachev n'est qu'une ordure! Et il n'est pas fréquent que Nina Berberova donne ainsi le premier rôle à un type aussi vil. Elle préfère d'habitude des êtres résignés et courageux, exilés russes affrontant la misère avec beaucoup de dignité. Tout le contraire d'Astachev.
A signaler au passage de succulents passages relatifs à la profession d'Astachev, une caricature vivante qui vend des assurances à de pauvres pigeons leur assurant fortune et tranquilité après leur mort, celle-ci étant inévitable et devant être préparée.

Ma note: 4,5/5
gallo
gallo

Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  gallo Dim 30 Nov 2008 - 8:51



De : Sahkti1 Envoyé : 14/02/2006 12:25
Nina BERBEROVA, L'accompagnatrice
Editions Actes sud, ISBN 2868690483
Littérature russe

Sonetchka est une jeune femme russe vivant avec sa maman dans la pauvreté la plus totale et un certain désoeuvrement. Ni belle ni laide, sa vie est terne et le personne passe assez inaperçu. C'est la narratrice de ce court roman, elle nous raconte sa vie et la rencontre qui va bouleverser celle-ci, lorsqu'elle est engagée comme accompagnatrice de Maria Nikolaevna. Elle joue du piano pendant que la belle Maria chante, elles font le tour de la Russie et de l'Europe, la vie n'est qu'un tourbillon, Sonetchka aime et déteste à la fois sa patronne, qu'elle envie pour sa beauté et sa manière d'être heureuse. Beaucoup de rancoeur et de violence dans les monologues intérieures de Sonetchka. Elle s'identifie à Maria qu'elle admire et voudrait en même temps s'en dissocier complètement tant son bonheur la rend jalouse et lui fait mal. Il y a également un sentiment de propriété et d'exclusivité qui apparait, Sonetchka surveille les relations de sa maîtresse et lorsqu'elle découvre que celle-ci fomente des projets d'avenir avec un de ses amants, c'est le drame, elle se sent perdue, ne sait plus que penser, imagines divers plans et réalise qu'aucun ne la sauvera. Elle est perdue, il ne lui reste plus rien.
A la fin du récit, elle retrouve sa solitude et ses errances, la misère, le silence et un avenir sombre qui ne lui laisse pas vraiment entrevoir de porte de sortie.

Une fois encore, Nina Berberova raconte ses personnages avec beaucoup de lucidité et de froideur. Avec toujours cette même résignation, cette même misère humaine (admirablement bien décrite dans ce récit) et cet espoir si lointain qui ressemble davantage à de la désillusion qu'à une promesse de futur meilleur.
A propos du film tiré de ce roman (qui n'était pas mauvais), on n'y retrouve pas cette dimension de puissants monologues intérieurs et de déchirements de Sonetchka. Maria y prend beaucoup plus de place, c'est un jeu à deux alors que dans le roman, la cantatrice est le personnage principal des pensées de Sonetchka mais pas du texte.

Ma note: 4/5


De : lalyre7032 Envoyé : 09/05/2006 16:57
L'accompagnatrice - Nina Berberova
Babel

Petersbourg 1919.La neige il fait froid,notre héroïne a faim,elle vit dans la misère avec sa mère et c'est grâce à une connaissance qu'elle est engagée chez Maria Nikolaevna chanteuse ,comme accompagnatrice,elle découvre un monde qu'elle n'a même pas imaginé dans ses rêves .Mais justement cette découverte qui devrait la ravir,la plonge dans une révolte douloureuse,car elle voit Maria sur un piedestal et cette constatation la rend jalouse, car se demande t-elle :pourquoi elle et pas moi ?
Dès lors cette sorte d'injustice la pousse à trahir cette femme dont elle a découvert le secret amoureux,elle aimerait la voir pleurer,cette Maria avec toute sa beauté et sa voix,elle veut la faire chuter,pour la punir de toutes ses perfections et lui faire ressentir la honte.Mais le destin veille qui changera son projet.

Mon avis :c'est un récit de de domination et de soumission,d'amour et de haine entre une chanteuse belle et aimée et son accompagnatrice laide et pauvre.Ce sont des rapports ambigus entre ses deux femmes qui m'ont incitée à lire ce livre très vite pour en sortir,Je n'ai pas beaucoup aimé l'atmosphère de ce livre malgré le style très beau.
4/5
Lalyre

De : Chantal5500 Envoyé : 13/05/2006 19:04
Nina BERBEROVA - C'EST MOI QUI SOULIGNE
508 pages.

Ce livre est une superbe autobiographie, pleine de vie et d'énergie, d'une femme d'une intelligence et d'une érudition remarquable. Formidable témoin de son temps, en nous parlant de son passé, elle nous fait connaître la Russie sous les premiers assauts de la révolution, les affres de l'émigration, l'état de la France quand elle s'intalle à Paris (après Berlin, Prague, Sorrente), la misère, les énormes difficultés et dangers avant et sous l'occupation allemande, puis le "spectacle" que lui offre les Etats-Unis à son arrivée.

Elle y trace des portraits sans concession de très nombreux poètes et écrivains russes (Tolstoï, Gorki, Pasternak, Nabokov...)ou intellectuels français enthousiasmés par la révolution russe et complètement aveugles face aux vécus des émigrés russes et à l'anéantissement de leur littérature. Et c'est un regard lucide et franc sur les émigrés russes et sur les bouleversements du monde du XXè siècle.

Nina fut une femme forte et énergique, entière, indépendante et autonome, mais aussi très sensible, elle vivait au maximum le présent, et allait toujours de l'avant, elle a cherché sans cesse à apprendre, à mieux se connaître, à se transformer, à progresser.

Cette autobiographie, qui s'arrête malheureusement aux années soixante, m'a (re)donné un vrai plaisir de lecture (je l'ai même beaucoup plus apprécié qu'il y a une quinzaine d'années), et il a aussi été une très bonne introduction à la littérature russe et donc à mes prochaines lectures..

5/5


De : Papiillon_vole Envoyé : 27/05/2006 16:14
Le cap des tempêtes de Nina Berberova
Trad. du russe par Luba Jurgenson
Actes Sud, 2002. – 426 p.

J’ai beaucoup aimé ce roman mais je trouve difficile d’en faire une critique parce que c’est un livre complexe, ou du moins les personnages en sont complexes.

Trois sœurs, Dacha, Sonia et Zaï qui ont le même père mais des mères différentes vivent exilées à Paris et cherchent un sens à leur vie, un sens à la vie. Pour Dacha l’aînée c’est la recherche de l’équilibre et de l’harmonie, pour Sonia la recherche d’un impossible absolu, et pour Zaï une vie sans peur. Sonia est une intellectuelle qui a écrit une thèse d’histoire, qui lit tous les journaux, qui réfléchit au monde, Zaï est une enfant qui vit, qui découvre le monde avec gourmandise : l’art, Paris et ses plaisirs. Dacha travaille comme secrétaire dans une banque. Par son salaire, elle fait vivre toute la famille quand les affaires de son père vont mal. Elle est sérieuse et raisonnable. Sonia symbolise l’esprit, Dacha le cœur et Zai les sens.

Il y a quelque chose de très « russe » dans cette histoire, dans ces personnages féminins qui s’interrogent sur le monde, sur la vie, sur leur avenir. Une vague mélancolie baigne le roman, regret d’un monde qui n’est plus (la Russie d’avant la Révolution). Pour Nina Berberova, c’est aussi l’occasion d’une réflexion sur le XXe siècle : plus de Dieu, plus d’idéologie, etc.… C’est pourquoi Le cap des tempêtes est son roman le plus profond, le plus intello, le plus philosophique, écho aux trois sœurs de Tchekhov et aux frères Karamazov de Dostoïevski. Un roman qu’elle a écrit en 1950, juste avant de quitter la France pour les Etats-Unis et dont elle avait expressément demandé à son éditeur qu’il ne soit publié qu’après sa mort.

Extrait :
« Pourtant, l’unique chose que je désire dans la vie, c’est le bonheur. Pas le calme, ni la liberté, mais le bonheur. Et je ne veux pas que ce soit un instant dont je doive m’emparer pour y penser ensuite : je cherche un état de bonheur stable, pérenne. Une plénitude absolue et perpétuelle. Un bonheur totalitaire, pour ainsi dire. Et ma tâche, mon objectif, tout le sens de ma vie est la recherche de ce bonheur. » (p.58)

Ma note : 4,5 / 5


De : Cocotte8017 Envoyé : 01/06/2006 01:40
Nina BERBEROVA - L'accompagnatrice
(Actes Sud, 1999, 108 pages)

En 1919, Sonetchka, la narratrice, est une jeune fille pauvre qui vit dans la misère avec sa mère jusqu'à ce qu'elle soit engagée pour accompagner la cantatrice Maria Nikolaevna. Vivant dans l'ombre de celle-ci, Sonetchka admire et envie la beauté et l'attention que les autres porte à sa patronne.

Un bon livre qui dresse le portrait d'une relation particulière entre une dame de la haute société et son employé pauvre venant d'un milieu défavorisé. Une relation qui oscille toujours entre l'amour et la haine, l'admiration et la jalousie. L'auteur rend bien par une certaine froideur toute la rancoeur et la révolte ressenties par la narratrice. La lueur d'espoir est mince pour cette jeune fille, on ferme le livre avec une certaine amertume.

J'aimerais bien lire un autre titre de l'auteur. J'ai bien aimé son écriture simple, sans fioritures qui va droit à l'essentiel.

Ma note : 4,25/5


De : Chantal5500 Envoyé : 12/06/2006 23:11
Nina BERBEROVA - L'ACCOMPAGNATRICE
Editions Actes Sud - 109 pages.

Sonetchka est née d'une mère célibataire de 37 ans, professeur de piano. Quand ses différents employeurs découvrent qu'elle est mère célibataire, elle perd la majorité de ses élèves et finit par s'installer à Pétersbourg avec sa fille. Sonetchka entre au conservatoire et elles mènent toutes deux une vie misérable et laborieuse. Finalement après ses études et quelques petits emplois, Sonetchka entre au service (comme pianiste accompagnatrice) d'une très belle femme riche, chanteuse admirée, Maria Nikolaecvna, et c'est le début d'une longue relation....

Ce que je préfère chez Nina Berberova, c'est son écriture précise, concise, qui va droit aux faits et qui, en même temps, laisse plein de non-dits, de "blancs", et cela fait travailler l'intelligence et l'imagination du lecteur qui ne peut rester passif. J'ai toujours l'impression de participer par mes pensées et réactions au cheminement de l'histoire. Ces rapports entre deux femmes de classe sociale différente, les sentiments ambivalents de Sonetchka faits d'amour/haine, d'admiration/jalousie-envie, de soumission/révolte sont admirablement détaillés. Et que reste-t-il finalement face aux inégalités physiques, sociales....? une grande amertume, une grande solitude.

4/5.
gallo
gallo

Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  gallo Dim 30 Nov 2008 - 8:51

De : lalyre7032 Envoyé : 15/06/2006 11:27
Les derniers et les premiers - Nina Berberova
Babel

Fuyant la révolution ,Vèra Gorbatova s'est installée en Provence avec ses deux enfants,Vassia et Marianne et son beau-fils Ilya.Comme d'autres émigrés russes,ils se sont attelés à la culture de la terre.Arrive à la ferme Shaïbine qui fut l'amant de Vèra ,celle-çi aimerait qu'il y reste mais il doit se rendre à Paris pour régler une affaire sentimentale.Une affaire qui va bouleverser la vie de ces exilés russes sommés par le destin de choisir définitivement leur avenir.

Mon avis :C'est le premier roman de cette auteure écrit début du XXe paru chez
Acte -Sud en 2001 pour le centième anniversaire de la naissance de Nina Berberova.
J'ai bien aimé les pages de ce livre ou dans un restaurant parisien de nuit,des jeunes femmes,Bertha,Natasha,Meritchka et Niousha entourées d'hommes cherchent désespérément à dissimuler leurs peurs et leurs angoisses sous une pathétique coquetterie d'aguicheuses.
4/5
Lalyre


De : odilette84 Envoyé : 19/06/2006 21:52
LE MAL NOIR - Nina BERBEROVA

Quand l’exil est tout ce qui nous reste pour tenter d’oublier un chagrin.
Quand toutes les villes se ressemblent et rien ne nous retient nulle part.
Quand les autres ont cessé de nous intéresser.
Quand on vit dans un imaginaire qui nous soutient mais ne nous apporte rien
On est atteint du mal noir… comme ces diamants que le héros essaie de vendre au début du roman, derniers vestiges d’une histoire éteinte.

J’ai beaucoup aimé ce court roman. Le style st sobre et nous livre un regard assez désuet et plein de charme sur la vie de cet homme que plus personne n’attend.
Mon seul regret, la quatrième de couverture nous révèle dès le départ ce que le roman ne livre qu’à la fin…la raison de cet exil .
Les rédacteurs ne peuvent-ils pas faire un peu attention ?
Ma note : 4/5


De : Mousseliine Envoyé : 21/07/2006 04:26

L'accompagnatrice - Nina BERBEROVA
(Actes Sud, 1999, 108 pages)

Sonetchka, jeune fille pauvre, qui vit seule avec sa mère est engagée pour accompagner au piano la chanteuse Maria Nikolaevna. Elle quitte sa mère pour vivre avec Maria et son mari. Et eux tous quittent la Russie pour Paris. Sonetchka est jalouse de Maria, elle l'envie, lui en veux d'être ce qu'elle est : une femme belle, talentueuse, riche et heureuse. Alors que Sonetchka n'est qu'une jeune fille pauvre, fade... l'ombre de Maria sur scène. Mais ce n'est pas si simple, les sentiments de Sonethka sont ambigus...

J'aime l'écriture de Nina Berborava, élégante, racée, nuancée...

Un extrait : "Tout autour de moi il y avait la gloire d'une autre, la beauté d'une autre, le bonheur d'une autre, et le plus dur était que je les savais mérités, que si je n'avais pas été au piano, sur l'estrade où on ne me remarquait pas, ou dans la loge derrière Marie Nikolaevna, mais dans cette foule qui l'applaudissait et courait la voir à la sortie des artistes, je l'aurais regardée moi-même avec autant d'enthousiasme, j'aurais autant désiré lui parler, lui toucher la main, voir son sourire."

Une très belle découverte pour moi que Nina Berberova. Et ce n'est que partie remise.

Note : 4.5/5


De : doriane99 Envoyé : 23/07/2006 08:12
Nina BERBEROVA - Chroniques de Billancourt
Actes Sud, 243p, traduit du russe par Alexandra Pletnioff-Boutin

13 Chroniques écrites entre 1928 et 1940.
Après la première guerre Mondiale "Moussiou" Renault, en manque de main d'oeuvre est allé recruter ses ouvriers parmi les "Russes Blancs" obligés de quitter la Russie bolchévique. A travers ces chroniques nous partageons le quotidiens de ces déracinés qui tentent de se construire une nouvelles vie.

Ces chroniques sont bien sombres et pessimistes ! Ces pauvres Russes se tuent au travail à l'usine, tentent de s'en sortir et retombent dans une misère pire encore. On a l'impression qu'ils sont condamnés à une vie pitoyable.

"La vie dans ces baraquements n'avait rien à envier à celle des wagons à l'époque de la révolution, la saleté et la promiscuité étaient identiques" : c'est la description d'un camp temporaire où logent des Estoniens en attente d'un transfert au Canada.

"J'ai été déraciné. Ni votre espace, ni votre époque, ni votre climat ne me conviennent"

De l'avis même de l'auteure dans la postface, ces chroniques ont une "signification socio-historique" qui "dépasse leur valeur artistique". Il est très intéressant de vivre avec cette communauté, d'essayer de comprendre sa souffrance, ses espoirs mais chacune des chroniques est bien triste et tous les efforts des protagonistes pour accéder à une vie meilleure sont vains. Quand on sait que la seconde guerre mondiale se profile à l'horizon, on ne peut que plaindre ces pauvres gens.

Intéressant mais très triste !
3/5


De : doriane99 Envoyé : 22/08/2006 19:02
Nina BERBEROVA - L'accompagnatrice

Sonetchka, pianiste désargentée devient accompagnatrice de la grande chanteuse Maria Nikolaevna. Elle partage son quotidien, envieuse, admirative, frustrée... Ce petit livre nous fait part de ses sentiments les plus profonds.

Une belle écriture ! Les sentiments de l'héroïne sont minutieusement retranscrits, on les vit en même temps qu'elle, on arrive à comprendre sa frustration, issue d'une classe laborieuse, elle n'arrivera jamais à vivre selon son désir et sera définitivement celle qui accompagne. Juste un tout petit hic, comme dans les "chroniques de Billancourt", l'aspect franchement pessimiste m'a gênée, cette jeune fille n'aura jamais un avenir rose... Un bien beau livre !!!!

4,75/5


De : symphonium Envoyé : 17/09/2006 16:21
Nina BERBEROVA - Le goût du bonheur
traduction Cécile Térouanne
Actes sud- 278 p.

Le suicide de son ami d'enfance Sam amène Vera à se commémorer le passé. Elle se souvient de ses agitations et de ses peines à partir de son enfance avec Sam, jusqu'à sa relation actuelle. C'est dans cette dernière qu'elle a trouvée le bonheur qu'elle cherchait depuis toujours.

À mon avis l'histoire était fade, sans éclats ni artificice. De même, je n'ai pas trouvé Véra particulièrement vivante, ni même aucun autre personnage. Ils étaient tous malades, désillusionnés, atteints de mal imaginaire, bref pas pimpants! J'ai trouvé qu'il manquait le petit quelque chose qui donne envie de connaître les personnages et ce qu'ils ont à dire.


De : Nikki67 Envoyé : 08/01/2008 18:28
L'accompagnatrice - Nina Berberova

J'ai lu ce livre (en version anglaise, n'ayant pas accès à beaucoup de livres en français dans le Midwest américain!) après l'avoir vu sur ce site. J'ai été séduite par la plume de Nina Berberova. Comme il a été dit plus haut, le texte est très condensé de sorte que le non-dit est encore plus important que ce qui est écrit. J'ai bien aimé la façon dont le mari de Maria n'est qu'une ombre dans ce récit et pourtant, avec les quelques bribes disponibles, on peu s'imaginer qu'il mène des affaires assez dynamiques, quoique peut-être un peu louches. Et l'accompagnatrice, notre anti-héroïne, avec ses paroles toutes simples, ses observations presque naïves, elle nous offre une fenêtre sur un monde qu'elle-même ne comprends pas bien. Ou plutôt, c'est un monde qu'elle tente de comprendre avec ses propres repères, repères qui sont d'ailleurs insuffisants. Entre les lignes, on devine la complexité de ce monde et la complexité des motifs qui poussent ces gens à agir comme ils le font. L'exploration des différences entre le monde simple de notre accompagnatrice et le monde complexe dans lequel elle est projetée est une des forces de ce roman.

Après cette première incursion dans le monde de Nina Berberova, je me mets maintenant à la recherce des autres romans de cette auteure!


De : liza_lou55 Envoyé : 13/01/2008 18:56
Nina BERBEROVA - L'accompagnatrice
(Librio 2€, 89 pages)

Saint Pétersbourg, 1919. Sonetchka entre au service de la cantatrice russe Maria Nikolaevna comme accompagnatrice au piano. Jeune fille pauvre, laide et sans grâce et "batarde", Sonetchka ne peut s'empécher d'envier cette femme si belle et si sure d'elle et décide de tout faire pour détruire sa vie afin que celle-ci découvre et subisse elle aussi le malheur.

Un petit roman où Sonetchka raconte avec simplicité et humilité tous les sentiments contradictoires qui s'imposent et s'entrechoquent en elle. Dans cette période mouvementée qu'est la Révolution russe, Sonetchka se retrouve liée aux Travine de façon indicible et sans qu'elle puisse faire quelque chose. Lache, sans volonté, Sonetchka? C'est sur qu'avec Sonetchka on est loin de ces héroines déterminées et combatives. Sonetchka, elle, laisse filer son destin et ne fait aucun effort pour se révolter. Tout juste parvient elle à éprouver un mélange d'admiration et de haine envers Maria Nikolaevna qui la conduit à s'acharner de détruire sa vie.

Une écriture simple et douce; une histoire sympathique mais dont la fin m'a, malgré tout, un peu déçue. Je lirai d'autres romans de Berberova.

Ma note : 3,75/5
gallo
gallo

Nombre de messages : 2598
Location : Pays-Bas
Date d'inscription : 29/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Shan_Ze Ven 13 Mar 2009 - 22:23

La résurrection de Mozart de Nina Berberova
Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) 41TVEZZ4CBL._SL500_AA240_

Pendant la guerre 39-45, en France, lors d'un après midi, des russes et français discutent, ils parlent de la résurrection. Qui mériterait de revenir sur terre ? Napoléon, Tolstoï, Mozart ? C'est ce dernier qui le mérite selon Maria Leonidovna. Alors que les allemands arrivent, Maria se perd dans ses pensées de solitude et d’attente.
Ce n’est pas exactement ce à quoi je m’attendais mais j’ai aimé découvrir l’univers de Berberova même s’il est celui d’un monde en guerre, sans avenir. Les descriptions sont très réalistes, on imagine que l’auteur les a vécues. Une écriture pleine de douceur sur fond de guerre.

Note : 3.5/5
Shan_Ze
Shan_Ze
Admin

Nombre de messages : 9276
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Shan_Ze Ven 13 Mar 2009 - 22:24

Le laquais et la putain de Nina Berberova

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) 41TWM7FEH1L._SL500_AA240_

La putain c’est Tania. Elle séduit le fiancé de sa sœur, se marie et part avec lui. Un histoire sans amour qui finira quelques années plus tard. Elle erre alors son amertume et sa nostalgie en recherchant le bonheur sans conviction.
J’ai préféré cette histoire où on découvre une fille perdue, qui n’hésite pas aux pires bassesses pour du confort. J’ai aimé les pensées du chacun, tous les deux perdus, se demandant s’ils avaient ce qu’ils recherchaient. Une histoire admirable malgré une fin étrange…

Note : 3.75/5
Shan_Ze
Shan_Ze
Admin

Nombre de messages : 9276
Age : 40
Location : Lyon/France
Date d'inscription : 26/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Invité Jeu 16 Avr 2009 - 9:23

Le livre du bonheur:

J'ai découvert Berberova avec ce livre.Très belle écriture témoignant d'une grande sensibilité.
Au fur et à mesure nous accompagnons l'héroïne dans la maturation de son processus de recherche du bonheur.
Après des expériences de dépendante/passive elle apprendra à mieux reconnaître ses besoins, à être plus "égoïste" et réussira à vivre une relation amoureuse épanouie.
Certains passages sont demeurés flous pour moi, je ne pense pas en avoir saisi tout le sens et le manque de "présence" et de "profondeur" de la plupart des personnages m'a quelque peu dérangée et a fait que je n'ai pas vraiment été "passionnée" par cette lecture.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Liza_lou Lun 16 Aoû 2010 - 20:50

Les dames de Saint-Pétersbourg
(Actes Sud, 77 pages)

En pleine révolution russe, Barbara Ivanovna et sa fille Marguerite fuient Saint-Pétersbourg pour se réfugier dans un petit village au sein de la pension de famille du Docteur Byrdine. Mais dès la première nuit, Barbara meurt brusquement, laissant orpheline sa fille. Pour Marguerite, le choc est d'autant plus terrible qu'elle se retrouve seule et abandonnée auprès de gens qu'elle ne connaît pas et dont elle ne ressent aucune affinité. Oui mais voilà, les temps sont rudes et difficiles, et il faut enterrer au plus vite la défunte...

Encore une fois, la plume de Nina Berberova est une pure merveille et c'est avec ravissement que le lecteur se laisse emporter dans le tourbillon des phrases décrivant la société russe d'avant la Révolution. C'est bien écrit donc; et c'est avec plaisir que j'ai ainsi pu retrouver ce style que j'avais tant apprécié dans L'accompagnatrice. Mais...

Mais l'histoire, hélas, ne m'a pas convaincue. Oserai-je même le dire, je me suis ennuyée en lisant cette nouvelle, qui heureusement, ne fait que 77 pages car vraiment, je ne vois vraiment pas l'intérêt de cette histoire. Certes, le désespoir et le chagrin de Marguerite sont touchants; de même, Nina Berberova critique avec une férocité froide la société bourgeoise provinciale de cette petite ville perdue au fin fond de la campagne russe. Il suffit ainsi de comprendre que pour les autres pensionnaires du Dr Byrdine, la mort de Barbara Ivanovna est plus un ennui qu'une peine. Quant au reste de la population, hostile aux habitants de la pension, le vent qui tourne à Saint-Pétersbourg commence à arriver déjà ici et pour les paysans pauvres, l'heure de la revanche semble proche...

L'épisode de l'enterrement est particulièrement poignant puisque c'est dans une misère, une hâte et sous un ciel pesant et menaçant que l'on ensevelit Mme Ivanovna. Tous les éléments semblent contre la pauvre Marguerite, à l'instar de ce ciel de plomb qui brusquement se transforme en orage violent. L'avenir de Marguerite parait bien sombre; elle-même le perçoit: ne lui reste t-il donc plus que le mariage?

En réalité, c'est la fin qui m'a déçue. La chute - si on peut l'appeler ainsi - m'a paru bien fade et insipide. Une fois arrivé aux dernières lignes, on ne peut s'empêcher de se dire : "Comment c'est fini? Ainsi?". Quelle déception!

En bref, une lecture à oublier; heureusement que Nina Berberova a écrit de nombreuses nouvelles car je pense en lire d'autres à l'avenir et qui sait, peut-être changerai-je d'avis sur cet auteur.

Ma note: 2/5
Liza_lou
Liza_lou

Nombre de messages : 1625
Age : 40
Location : France, à coté de Nantes
Date d'inscription : 07/12/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Réaliste-romantique Lun 13 Sep 2010 - 12:41

L’accompagnatrice, de Nina Berberova

Au début de la Révolution russe, une jeune fille de milieu modeste devient l’accompagnatrice d’une chanteuse montante. Elle la suit lors de sa fuite en France, et développe une relation ambiguë d’amour-haine.

La jeune fille est confuse entre ses sentiments de mépris et d’envie de cette femme qui a une vie facile, des amants et le succès. Elle ne sait si elle devrait devenir sa complice, ou plutôt la dénoncer à son mari.

Le film est inspiré par le livre, mais il y a un fossé entre les deux : l’action du film se déroule trente ans plus tard, lors de l’occupation à Paris. Et, forcément, les éléments dramatiques ne sont pas tout à fait les mêmes. Je garde toutefois un bon souvenir du film.

3,5/5

le réaliste-romantique
Réaliste-romantique
Réaliste-romantique

Nombre de messages : 3254
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Astachev à Paris de Nina Berberova

Message  majeanne Mar 15 Jan 2013 - 17:09

Je découvre Nina Berberova avec ce court roman dans lequel je dois avouer ne pas être vraiment entrée.
Je ne me suis pas du tout attachée à ce personnage un peu falot, pas très sympathique, qui finit par se révéler odieux et sans coeur malgré une écriture fine, fluide et agréable.

Je tenterai peut être un autre roman de cet écrivain.

Je trouve par conséquent très difficile de donner une note.
majeanne
majeanne

Nombre de messages : 276
Age : 63
Location : le Grand Sud
Date d'inscription : 02/11/2009

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Lacazavent Lun 21 Jan 2013 - 16:55

L' accompagnatrice de Nina Berberova
Actes Sud / 108 pages

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) L-accompagnatrice-6019-250-400


La foule attend, avide, suspendue aux lèvres de Maria Nikolaevna. Derrière la cantatrice se tient son accompagnatrice. Sous les feux de la rampe, être dans l'ombre de Maria Nikolaevna lui permet d'entrevoir et d'identifier avec acuité et lucidité tout ce dont elle n'aura jamais que quelques miettes. Sans avenir, sans autre passé qu'une vague enfance dans la ville de N., sans autre nom que son diminutif, Sonetchka traîne son anonymat et son vide sentimental en retrait de Maria Nikolaevna. Être misérable auquel personne ne prête attention, hormis peut-être celle qu'elle désire ardemment blesser, elle souffre dans l'ombre.


Un très court roman où l' écriture est très belle. Il restera cependant trop bref pour moi. Je n' ai pas eu assez de mots ni pour me faire une idée des personnages ni pour entrer dans leur histoire. Une belle esquisse mais qui m'aura déçu tant je m'attendais à lire quelque chose de plus fort et de plus intense.


3,5/5

_________________
Lectures en cours :  Indépendance de Richard Ford  ([i]Frank Bascombe T2) $

Dernières lectures : L' Intérêt de l' enfant de Ian McEWAN (4/5), Un week-end dans le Michigan de Richard Ford (4,5/5)(Frank Bascombe T1), [/i]L' Homme du verger d' Amanda COPLIN (4/5), La Pyramide de glace J-F Parot (3,75/5)(T12)
Lacazavent
Lacazavent
Admin

Nombre de messages : 5581
Age : 38
Location : France
Date d'inscription : 25/10/2008

http://quandlappetitvatoutva.wordpress.com/

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Le mal noir

Message  nauticus45 Sam 19 Oct 2019 - 15:00

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) 71pFMWA2DzL._AC_UL320_ML3_

  • Editeur : Actes Sud; Édition : Actes Sud (10 août 1993)
  • Collection : Romans Nouvell
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2868694136
  • ISBN-13 : 978-2868694133



Dans ce très court roman, Nina Berberova nous livre les pensées d'un exilé russe qui a perdu sa femme lors de l'effondrement de l'immeuble qu'ils habitaient en France. Après son décès le personnage principal continue à émigrer, de pays en pays, de ville en ville. A chaque endroit il finit par s'attacher à quelqu'un et repart aussitôt. Ne sachant pas lui-même s'il fuit ou au contraire s'il part à la recherche de quelque chose, cet homme qui a rompu avec ses racines continue d'avancer, sans cesse. Ce récit est court et rempli de métaphore mais je n'ai pas réussi à me laisser prendre dedans, les changements dans la vie de cet homme surviennent trop vite et on passe de la description de détails à celles de rencontres sans toujours réussir à comprendre s'il y a une progression ou un lien quelconque entre eux. Le style sauve un peu le tout mais le récit reste décousu.


2,5/5
nauticus45
nauticus45

Nombre de messages : 2413
Age : 47
Location : Haut-Rhin, France
Date d'inscription : 27/10/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Réaliste-romantique Lun 6 Juil 2020 - 19:00

Le mal noir
106 pages

Un homme russe quitte Paris pour les États-Unis, où il devient secrétaire particulier d’un vieil homme aussi de l’est et noue une relation avec sa fille divorcée. Il repense toutefois à son passé, ses relations et à ses rêves. Le mal noir est un type de défaut dans un diamant, entre autres un diamant qu’il essais de vendre pour payer sa traversée.

Un très court roman composé d’ellipse et de passages éthérés. Le livre se concentre sur le ressenti et les émotions plutôt que le fil de l’intrigue. J’ai donc été légèrement confus tout au long de la lecture, sans jamais réussir à m’intéresser vraiment au livre ou aux personnages. J’ai terminé la lecture en me disant : « Ah? ».

2,5/5

RR
Réaliste-romantique
Réaliste-romantique

Nombre de messages : 3254
Age : 48
Location : Outaouais, Québec
Date d'inscription : 30/12/2008

Revenir en haut Aller en bas

Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis) Empty Re: Nina BERBEROVA (Russie/France/Etats-Unis)

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum