COLETTE (France)

L’INGENUE LIBERTINE
COLETTE
Le Livre de Poche 251 Pages
06/2023
 
Résumé (4° de couverture)


Des yeux noirs superbes, des cheveux si blonds qu'ils paraissent argentés, élancée, Minne est une ravissante personne adorée par sa maman.
Elle suit les cours des demoiselles Souhait pour y rencontrer des jeunes filles bien élevées et s'y instruire à l'occasion... Tout a été arrangé pour que Minne ait une vie des plus douillettes. Mais Minne rêve d'autre chose, elle veut connaître ce qu'elle appelle l'Aventure.
Mariée, déçue, humiliée mais maintenant renseignée et ayant compris que l'Aventure, c'est l'Amour, Minne va alors chercher avec détermination l'homme qui lui donnera ce bonheur merveilleux dont toutes les femmes qu'elle connaît parlent et tous les livres aussi.
 
L’auteur, le livre et moi
 
Lors d’une émission consacrée à Colette sur France Culture, mon attention a attiré le fait que j’étais passé à côté de cette auteure avant-gardiste. Selon les débatteurs le roman qui la caractérisait le mieux était « L’ingénue Libertine ». J’ai lu il y a quelques années « Gigi » dont je garde aucun souvenir. C’était donc l’occasion de renouer des liens avec cette auteure qui fît scandale à son époque…
 
Mon avis
 
Pour mesurer la portée provocante de ce roman, il faut le lire avec les yeux d’un lecteur du début du XXème siècle. Ce roman ayant été rédigé en 1909. Sans cet exercice de rétrospection, il est bien difficile d’imaginer où porte le scandale des mots et des situations. Nous sommes aujourd’hui à une époque à travers laquelle tout peut être écrit et de toutes les manières possibles. Un parallèle avec, par exemple une Virginie Despentes, a hanté mon esprit pendant cette lecture. Il y a matière à ouvrir le débat.
La beauté de ce type de roman à ce type d’époque tient dans le fait pour l’auteur de faire comprendre à son lecteur les situations ambiguës à travers des non dits, des sous entendus. Le style est bien sur soigné et d'une désuétude que le qualifierai de poétique.
Un roman témoin d’une liberté muselée de la liberté amoureuse et sexuelle de la femme du début XXéme siècle, agréable et facile à lire. Je renouvèlerai l’expérience.
 
Ma note  3.5 / 5

SIDO 

Dans ce court roman Colette nous raconte ses souvenirs d’enfance à Moutiers .Sido sa mère proche des fleurs et des animaux, le capitaine son père et les sauvages ses frères
Après avoir écouté un été avec Colette l’an dernier et la grande librairie le mois dernier j’ai eu envie de me replonger dans l’œuvre de cette femme aux multiples facettes. J’ai adoré le style et pendant tout le roman j’ai entendu la voix rocailleuse de Colette
Un pur plaisir
5/5      

Claudine



Les 4 volumes de la sage Claudine réunis en un seul bouquin.

Claudine à l'école: dernière année d'école vers 1900 pour la jeune Claudine, 15 ans. Elle pourrait aller dans une pension "huppée" mais elle préfère fréquenter la petite école communale du village de province où elle habite avec son père. On découvre une jeune fille amoureuse de la nature, espiègle et avec un caractère bien trempé. Premier roman de Colette, publié avec son mari. 4/5

Claudine à Paris: la jeune fille, qui a maintenant 17 ans, a suivi son père a la capitale et découvre les joies et les déceptions de Paris. Elle rencontre son neveu Marcel, un jeune homme de son âge mais porté vers les garçons, puis le père du jeune homme, Renaud. A Paris, Claudine connait aussi ses premiers émois amoureux et plusieurs hommes la demanderont en mariage. 3/5 

Claudine en ménage: Claudine s'est marié avec un homme beaucoup plus âgé qu'elle et ils forment un couple atypique, très atypique. Je n'en dis pas trop pour ne pas dévoiler les mystères érotiques de ce volume. 3/5

Claudine s'en va: ce roman est centré sur Annie, une femme malheureuse en ménage, corseté par son mari. Son amitié avec Claudine va lui permettre de s'émanciper de son mari. Dommage, on n'est pas du tout dans le même ton que les trois précédents volumes. 3/5
  
Assez surpris par le ton un peu libertin de ces ouvrages, sans doute un peu voulu par Willy, le mari de Colette qui a fait éditer ses bouquins. Une saga sans doute largement autobiographique mais on peut penser que beaucoup de parties aient été créées de toute pièce aussi. On parlerait aujourd'hui "d'autofiction".