Louise ERDRICH - La malédiction des colombes

La malédiction des colombes
Ed. Albin Michel, 2010, c2008, 482 pages, ISBN 978-2-226-21521-5
Titre original: The plague of doves (traduit de l'américain par Isabelle Reinharez)

Ma note: 4/5

4ème de couverture:
Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous « la malédiction des colombes » : les oiseaux dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente pleine d’insouciance, prend conscience de la réalité et de l’injustice…

Mon avis:
J'ai essayé mais je suis incapable de faire un résumé digne de ce nom pour ce roman. C'est qu'il n'y a pas qu'un fil à l'histoire mais tout un enchevêtrement de fils qui tissent une toile pleine de trou et toute rapiécée. Il y a la meurtre de toute une famille, le lynchage de quatre indiens, l'expédition exploratrice qui a mal tourné, la vie de tout les jours des habitants de Pluto. Le roman est divisé en plusieurs sections où le narrateur passe de
Evelina au juge Coutts et autres personnages pour nous démontrer toutes
les implications des drames anciens. Comme le disait Zeta dans son excellente critique, au début on peut être confus par la multitude de personnages mais au fil des pages on réussis à faire les liens, à comprendre la structure de cette société.

J'ai été particulièrement enchanté par l'écriture de Louise Erdrich, à sa façon de raconter qui ajoute beaucoup d'humour même lors de passages plus difficiles. Oh, on ne rit pas au éclat, mais on sent plutôt un ton joyeux qui dédramatise les tragédies. Le Washington Post dit que Ce qui caractérise Louise Erdrich, et qui l'a toujours distinguée des autres tout en conférant à son oeuvre une dimension magique, c'est la fusion du pathos et de la comédie, de la tragédie et de l'ironie en une danse singulière. C'est exactement ça.

Mon bémol c'est qu'il y a une sorte d'essouflement arrivé à mi-parcours de la lecture. J'ai trouvé l'écriture plus intense, plus dense et certains passages m'ont semblés bien longs (les serpents de Marn, l'amour de Evelina à l'hôpital, etc). Mais malgré cela, ça reste un excellent roman qu'il m'a fait plaisir de lire.

La malédiction des colombes de Louise Erdrich
Albin Michel / 478 pages



C' est un roman que j'ai adoré.
Il est foisonnant avec des très très nombreux personnages, on a un peu l'impression de partir dans tout les sens au début et pourtant au fil des pages une unité se crée. Louise Erdrich nous conte au travers de toute ses voix l'histoire d'un peuple et d' une réserve indienne situé dans le Dakota du Nord et de Pluto, la ville voisine. Cette région est soumise à « La malédiction des colombes », ces oiseaux y dévorent toutes les récoltes.
Il y a un réel parallèle et de nombreuses similitudes dans la construction et la narration des romans de Louise Erdrich. Je pense
particulièrement à Love Medicine et à Ce qui a dévoré nos cœurs. C'est à chaque fois un assemblage plus moins réussi de bout de vie, de bout d'histoire et de légende.
J' ai eu l'impression de lire un roman qui se voulait presque complet. C'est une écriture particulière, très rythmée avec une couleur
bien à elle.
Ce roman contient également une généalogie, un brin compliqué mais qui apporte un véritable plus.
C'est une lecture plutôt exigeante mais que j'ai énormément aimé.

5/5