Louise ERDRICH - L'épouse antilope

L’épouse antilope

Que voilà un roman étrange ! Je ne sais pas si j’ai déjà lu un roman si bizarre… je ne sais même pas trop quoi en dire…
Cette histoire parle de femmes, et d’hommes, deux « tribus » : des indiens et des métissés (Les Roy). Ces deux familles se croisent et vivent des histoires, d’amour et de haines. Dit comme ça cela semble simple… mais pas du tout car l’auteur ne raconte pas simplement leur histoire, je dirais qu’il s’agit plus de touches d’histoires comme des taches de couleurs sur un tableau… Ce n’est pas évident de raccommoder l’histoire et de s’attacher aux personnages. Plus l’histoire avance et plus ça devient clair (heureusement) mais j’ai tout de même l’impression d’avoir « raté » des épisodes dans cette histoire… En plus il y a quand même pas mal de personnages et le début ne colle pas avec la suite (selon moi). Bon il y a quand même un côté un peu magique, fantastique, que j’ai bien aimé. C’est surtout lié aux traditions indiennes bien sûr mais se sont les moments que j’ai préférés.
Disons que comme ça, sur le coup, ça ne me donne pas trop envie de lire un autre roman de Louise Erdrich (surtout que le quatrième de couverture disait que l’épouse antilope était son meilleur roman !). Je mets la note de 3.75/5.

L'épouse antilope de Louise Erdrich
Albin Michel, Terre d'Amérique / 276 pages





C'est certainement le plus mauvais livre de Louise Erdrich que j'ai pu lire et l'un des plus mauvais que j'ai pu lire depuis le début de
l'année. Autant qu'on puisse dire que ce livre se lise ! L'histoire est mal définie, faite d'une succession de petit bout d'histoire. On y retrouve un peu la manière dont elle a construit ses autres romans à ceci près que dans les autres le bazar initial s'organise. Les histoires y acquièrent peu à peu leur sens et s'assemblent laissant une certaine cohérence se créer. Ici il n'en n'est rien et le livre reste obscur jusqu'à sa toute dernière page. Les personnages bien trop nombreux n'arrangent d'ailleurs pas la compréhension de ce texte.

1,5/5


Je ne retiendrais qu'un passage qui m'a fait sourire :



Les perles rouges étaient difficiles à trouver et coûteuses, parce que leur profonde clarté d'airelle ne pouvaient s'obtenir qu'en additionnant au verre liquide de l'or à vingt-quatre carats. Parce qu'il lui en fallait au centre de son motif, la deuxième jumelle joua, perdit, se laissa aller au désespoir, misa tout. Finalement, même les couvertures de ses enfants.
Elle gagna assez, tout juste assez, pour les perles. Et puis il tomba de la neige. Les yeux fixés sur les cœurs en fusion des perles d'un
rouge rubis de bigarreau, les enfants frissonnaient, se rapprochaient, mâchonnaient les bas de sa jupe en peau de daim. D'abord un, puis l'autre cueillirent ses perles derrière sa main. Même en sachant qu'elle ne se mangeaient pas, c'étaient leur apparence, brillantes comme des baies estivales, qui tentait leur faim. Quand ses doigts finirent par se refermer dans le vide, elle se retourna, vit le plus jeune avaler en hâte la dernière perle. La mère regarda ses enfants, les yeux ahuris, les doigts gonflés, la
tête lourde. Elle ne penchait qu' à terminer son travail et à rien d'autre. Elle tendit la main vers la couteau.
Effrayés les enfants s'enfuirent.
Elle dut les suivre, rechercher leur trace affolée, les appeler dans les coins sombres et les coins éclairés, l'indigo, le blanc, les détails et les sens plus vaste de son motif laissés en plan. »

p214