Tracy CHEVALIER (Etats-Unis)

La dame à la licorne

Quatrième de couverture : Désireux d'orner les murs de sa nouvelle demeure parisienne, le noble Jean Le Viste commande une série de six tapisseries à Nicolas des Innocents, miniaturiste renommé à la cour du roi de France, Charles VIII. Le commanditaire est riche, il rêve de grandes scènes de chasse et de batailles. Surpris d'avoir été choisi pour un travail si éloigné de sa spécialité, l'artiste accepte après avoir entrevu la fille de Jean Le Noble dont il s'éprend. Elle deviendra l'inspiratrice et le modèle des tapisseries. [...]

Mon avis : un petit roman dépaysant, distrayant (et même instructif pour une néophyte comme moi des techniques de tapisseries).
Certes, l'intrigue est cousue de fil blanc (sans mauvais jeu de mots sur le thème du roman hein ), et parfois, j'ai eu l'impression d'avoir entre les mains un roman à l'eau de rose, avec des scènes dignes de romans érotiques... Mais au final, j'ai pris plaisir à être immergée dans l'univers des peintres et tapissiers belges et français de la fin du Moyen Age.. Je qualifierais donc ce roman d'efficace  
Peut-être que les historiens, spécialistes de cet art ou de cette époque, ne voient pas d'un très bon œil la façon dont l'auteur crée un roman de pure fiction autour d'une œuvre réelle, mais moi j'ai apprécié le divertissement.

Ma note : 3/5

 
 
 

La dernière fugitive

Résumé ( fnac ) : 1850. Après un revers sentimental, Honor fuit les regards compatissants des membres de sa communauté quaker. Elle s'embarque pour les États-Unis avec sa sœur, Grace, qui doit rejoindre son fiancé. À l'éprouvante traversée s'ajoute bientôt une autre épreuve : la mort de Grace, emportée par la fièvre jaune. Honor décide néanmoins de poursuivre son voyage jusqu'à Faithwell, une petite bourgade de l'Ohio. C'est dans cette Amérique encore sauvage et soumise aux lois esclavagistes, contre lesquelles les quakers s'insurgent, qu'elle va essayer de se reconstruire. Portrait intime de l'éclosion d'une jeune femme, témoignage précieux sur la vie des quakers et le «chemin de fer clandestin» - ce réseau de routes secrètes des esclaves en fuite -, La dernière fugitive confirme la maîtrise romanesque de l'auteur du best-seller La jeune fille à la perle.

Mon avis : J'ai vraiment beaucoup aimé ce "roman d'aventures". j'ai envie de l'appeler ainsi car Tracy Chevalier a réussi à m'embarquer dans les aventures de cette jeune femme Honor, jeune quaker qui débarque après un très long et difficile voyage en Amérique avec sa soeur pour une nouvelle vie sur ce nouveau continent.
Tous les ingrédients sont là : de l'action, des rebondissements, un contexte historique très intéressant : on apprend beaucoup sur les premiers quakers, sur leur vie quotidienne - j'ai vraiment été passionnée par ces pages décrivant la couture et l'usage des quilts - sur les chasseurs d'esclaves et cette ruée vers le nord des esclaves noirs en fuite désirant atteindre la frontière canadienne.
La jeune Honor est attachante et tous les personnages secondaires apportent beaucoup !
C'est bien écrit, le style est simple et efficace. Le récit est parsemé de lettres qu'Honor écrit à sa famille ou à son amie restés en Angleterre et qui permet d'avancer dans l'histoire.

D'ailleurs je me suis empressée d'acheter un autre roman de l'auteure sur les vergers ( sujet on pourrait penser improbable mais elle arrive à intéresser son lecteur justement avec des sujets "originaux" ! )

Ma note :4,5/5

Effectivement elle arrive à nous passionner sur chaque sujet . Tu verras dans l'orée du verger il est question de pommes mais aussi de plus grands arbres !

La brodeuse de Winchester
Editions Quai Voltaire 25 juin 2020
345 pages

Quatrième de couverture
Winchester, 1932. Violet Speedwell, dactylo de trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis que la guerre a décimé toute une génération de fiancés potentiels. "Femme excédentaire", voilà l'étiquette qu'elle ne se résigne pas à porter, à une époque où la vie des femmes est strictement régentée. En quittant une mère acariâtre, Violet espérait prendre son envol, mais son maigre salaire lui permet peu de plaisirs et son célibat lui attire plus de mépris que d'amis. Le jour où elle assiste à un curieux office à la cathédrale, elle est loin de se douter que c'est au sein d'un cercle de brodeuses en apparence austère - fondé par la véritable Louisa Pesel - qu'elle trouvera le soutien et la créativité qui lui manquent. En se liant d'amitié avec l'audacieuse Gilda, Violet découvre aussi que la cathédrale abrite un tout autre cercle, masculin cette fois, dont Arthur, sonneur de cloches, semble disposé à lui dévoiler les coulisses. À la radio, on annonce l'arrivée d'un certain Hitler à la tête de l'Allemagne.
Mon avis
Voici un roman intéressant sur le travail des brodeuses, sur le savoir et l’art unique car utilisant des symboles traditionnels de toute beauté, c’est de cette façon que Tracy Chevalier rend hommage à ces femmes qui se réunissaient pour broder des agenouilloirs et des coussins pour la cathédrale de Winchester, presque un récit en dentelle qui m’a transportée à cette époque que j’aurais aimé vivre. De la même façon elle rend hommage aux sonneurs de cloches, l’art de sonner les cloches, une technique ancestrale qui nécessite un apprentissage pendant des années, je dois avouer que les explications sur ces sujets m’ont sacrément intéressée !!! Au-delà de ces sujets, les premiers chapitres m’ont paru assez ordinaire, cependant dès que les personnages furent mis en place, je les ai trouvé attachants surtout Violet, vieille fille au caractère fort et au fond d’elle un peu en révolution contre sa mère acariâtre et son frère. Au cours de ma lecture j’ai beaucoup aimé la façon de retranscrire les moeurs de cette époque, l’émancipation de Violet préférant vivre dans l’indigence mais surtout être libre en quête d’un bonheur qui pourrait lui échoir, l’auteure s’attarde aussi sur le regard hostile des amours interdites, il est aussi question de Jane Austen enterrée dans la cathédrale de Winchester à Tout compte fait j’ai aimé ce roman facile à lire que je recommande …,.4,5/5


C e roman est inspiré de la vie de Louisa Pesel, brodeuse de talent. Elle a réalisé avec son cercle de brodeuses, dans les années 30, des coussins que l'on peut toujours admirer dans la cathédrale de Winchester. 

Celui-là je me l'offre tout de suite! Merci Lalyre

Il me semblait avoir déposé mon avis sur cette lecture mais à priori non.
Je rejoins assez Lalyre dans son avis j'ai trouvé le personnage de violet assez émancipé pour l'époque et j'ai aussi bien aimé les passages qui touchaient à la broderie étant moi même brodeuse. J'ai cependant trouvé quelques longueurs ce n'est pas mon préféré de Tracy Chevalier
4/5

La vierge en bleu

Note 3/5

Résumé : au 16ème siècle, Isabelle est contrainte d'épouser Etienne Tournier. Avec sa chevelure rousse flamboyante, le culte qu'elle voue à la sainte Vierge, elle est mise au banc de la société et de sa belle-famille protestante. Arrive en plus le massacre de la Saint-Barthélemy. De nos jours, Ella débarque des USA pour suivre son mari architecte. Elle a du mal à s'adapter à la vie en France et décide de faire des recherches sur sa famille.

Critique : un peu déçue par ce roman alors que j'aime beaucoup cette auteure habituellement. Il faut dire que c'est son tout premier roman donc on lui pardonnera. Si on retrouve certains de ses thèmes de prédilection, son style n'était pas encore ce qu'il est actuellement. On suit deux histoires en parallèle, deux femmes qui ont du mal à trouver leur place dans la société. L'histoire d'Ella ne m'a pas particulièrement accroché et du coup j'aurais bien aimé que l'histoire d'Isabelle soit beaucoup plus développée. Là, tout va vite, on a l'impression qu'il manque des passages. L'idée de départ est séduisante mais tout aurait mérité d'être un peu plus fouillé tant au niveau de l'histoire que des personnages et que de l'aspect historique qui n'est pas aussi bien rendu que dans les autres livres de l'auteure. Mais ce qui m'a surtout le plus dérangé, c'est le fait que le livre est bourré de clichés et de grosses ficelles. On voit rapidement où tout ça nous conduit. Le livre se lit rapidement, c'est distrayant mais il sera également vite oublié. Si vous souhaitez découvrir cette auteure, je ne vous recommande pas celui-ci, elle a écrit beaucoup mieux depuis !

L'innocence 

Note : 3.5/5

Résumé : A Londres en 1792, une famille de la campagne du Dorset arrive à Londres invitée par Phillip Astley, le directeur d'un cirque. L'acclimatation est rude aussi bien pour les parents Thomas et Anne que pour Jem et Maisie les enfants. Ils se retrouvent dans le voisinage de William Blake, le poète et graveur. La ville est sécouée par les tumultes d'outre-Manche suite à la Révolution Française.

Critique : Comme à chaque roman de Tracy Chevalier, on découvre un sujet historique intéressant, qui entremêle l'Histoire dans l'histoire. Je ne connaissais absolument pas William Blake donc j'ai bien apprécié le découvrir. On a également une histoire du cirque et de la vie des forains. Sinon, l'histoire est plaisante mais sans plus. Le livre vaut plus pour sa peinture de la vie londonienne de l'époque. C'est bien documenté et extrêmement bien retranscrit. Ce n'est pas le meilleur livre de l'auteur mais ça reste une lecture plaisante et instructive.

A l'orée du verger

Résumé ( babélio )
En 1838, la famille Goodenough s'installe sur les terres marécageuses du Black Swamp, dans l'Ohio. Chaque hiver, la fièvre vient orner d'une nouvelle croix le bout de verger qui fait péniblement vivre ces cultivateurs de pommes. Quinze ans et un drame plus tard, leur fils Robert part tenter sa chance dans l'Ouest et sa soeur Martha n'a qu'un rêve : traverser l'Amérique pour lui confier un lourd secret. Des coupe-gorge de New York au port grouillant de San Francisco, A l'orée du verger nous plonge dans l'histoire des pionniers et dans celle, méconnue, des arbres, de la culture des pommiers au commerce des arbres millénaires de Californie.

Mon avis : il rejoindra ceux lus précédemment sur le forum. J'ai passé un très bon moment avec cette lecture très rythmée, on ne s'ennuie pas et on suit les aventures de la famille Goodenough au 19ème siècle lors de la conquête de l'Ouest. Une carte des Etats Unis permet en début de livre de situer certains endroits.
L'histoire en quelques phrases : Les Goodenough arrivent dans le Black swamp avec leurs enfants , une région peu hospitalière où ils espèrent réussir à faire pousser leurs pommes, cultiver un jardin... Bref réussir à survivre. La fièvre des marais sévit chaque année et emporte de nombreuses vies. Le père, James est un amoureux de ses pommes, un homme courageux et sensible. Sa femme Sadie est une sacrée chipie , accro à l'alcool de pomme et de plus en plus amère et méchante au fil des années. Elle fait mener une vie impossible à son mari et à ses enfants.
Nous suivons la famille puis le fils Robert sur plusieurs décennies. Je n'en dirai pas beaucoup plus mais cette histoire va nous emmener vers l'ouest jusqu'à San Francisco. nous croiserons les chercheurs d'or, les petites villes minières et leur saloon, une cuisinière Molly toujours de bonne humeur malgré une vie difficile parmi les mineurs. Nous découvrirons avec Robert les premiers séquoias immenses et les redwoods de Californie.
Deux points importants sont abordés : les prémices du tourisme dans les parcs américains et le commerce des graines et végétaux entre l'ouest américain et l'Angleterre. On comprend comment sont arrivés peu à peu toutes ces espèces exotiques en Europe.

Avec ce roman, on se divertit et on se cultive. C'est impeccable ! De nombreux personnages ont existé, l'auteure s'est beaucoup renseigné , a lu beaucoup d'ouvrages sur l'époque.
Une écriture rythmée, on alterne entre passé et présent afin de comprendre ce qui a déclenché le voyage vers l'ouest de Robert. De nombreuses lettres entre Robert et sa soeur permettent de varier les styles. Amusant d'ailleurs de voir comment petit à petit ses lettres sont mieux écrites. ( il ne savait ni lire ni écrire à la base ! ). Les monologues de Sadie sont assez truculents !

J'ai relu mon avis de la dernière fugitive : il y a beaucoup de points communs entre ces deux romans , il est construit de la même façon , ce qui fait que je n'ai pas été "surprise" mais cela dit, j'ai beaucoup apprécié ! J'y verrais bien une belle adaptation cinématographique moi  

Note 4/5

Destinée de la famille Goodenough, partie s'installer sur les terres marécageuses du Black Swamp, dans l'Ohio au milieu du XIXème siècle. La vie est rude, les récoltes mauvaises, les conditions de vie terribles pour adultes et enfants. La faim, la maladie et la misère font des ravages. Mais plus que tout, c'est la rivalité, les rancœurs et la haine que se portent les deux époux qui vont aboutir au drame familial ...

Un roman absolument criant de vérité sur les conditions qu'ont pu supporter les colons américains partis tenter leur chance pour une vie meilleure en allant toujours plus à l'Ouest. C'est vers un idéal de vie que court le père Goodenough, bien obligé de quitter sa famille établie depuis des années sur des terres riches à l'Est. Il n'y a plus assez de place pour nourrir sa femme et ses enfants. En lisant le roman, on est effaré des conditions de vie primitives que subit cette famille : vivre au milieu des marécages signifie survivre au milieu de l'humidité, des moustiques, des terres en réalité infertiles. On ne peut que frémir et trembler en imaginant le quotidien de tous et notamment des enfants, premières victimes de la situation. La mère ne se remet pas de cette nouvelle vie. Sombrant dans l'alcoolisme, elle délaisse ses enfants, s'enfonce dans ses souvenirs, devient violente. Malgré tout on ressent de la pitié pour cette mère frappée par l'horreur de perdre tous les ans un enfant, emporté par la maladie...

Seul rayon de soleil : l'amour et la passion du père pour ses arbres, ses pommiers, son refus de se laisser aller dans cette existence malmenée. Se raccrocher à son verger, c'est se raccrocher à la vie. Et tant bien que mal, James va tenter de partager son savoir et sa passion avec ses enfants, notamment Robert et sa jeune sœur ... 

L'autre partie du roman nous entraine en Californie, à la découverte des séquoias géants et de la ruée vers l'or. C'est surement la partie la plus fascinante du récit, même si le drame n'est jamais loin et rattrape la nouvelle génération Goodenough...

J'aime les récits de Tracy Chevalier; avec sa justesse, sa délicatesse et son sens aigu de la vérité historique. On ressent avec acuité ce que vivent et ressentent les personnages. Mieux on vit et subit comme eux les aléas de l'existence. Il y a aussi de bonnes doses d'humour qui allègent le roman et nous font sourire avec des personnages forts comme Sadie ou encore Sally, une maitresse femme. Les balbutiements de la botanique vers le grand public sont évoqués ainsi que le début du tourisme naturel et le lecteur découvre que ces thèmes existaient déjà à cette époque.

Un très bon récit, dans la même veine que La Fugitive, facile à lire. Je recommande. 

Ma note : 4/5

La brodeuse de Winchester 

Note : 4/5

Résumé : Winchester, 1932. Violet Speedwell, est une dactylo de trente-huit ans. Elle fait partie de ces femmes "excédentaires" restées célibataires depuis que la première guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. Un jour, elle se décide à rejoindre un cercle de brodeuses en apparence austère qui a pour mission de doter la cathédrale de coussins et d'agenouilloirs. Violet découvre aussi que la cathédrale abrite un tout autre cercle, masculin cette fois de sonneurs de cloches.

Critique : j'ai beaucoup aimé ce roman. Encore une fois, Tracy Chevalier nous emmène dans une époque et un univers nouveaux. Cette fois, on découvre le cercle des brodeuses et les secrets de la broderie. C'est un très bel hommage rendu à ces femmes. Pareil sur l'art de sonner les cloches dont j'ignorais tout. Violet est un personnage terriblement attachant, qui souffre de l'image que la société lui renvoie d'elle-même. Sa volonté d'émancipation par rapport à sa famille déjà mais également vis-à-vis de certaines mœurs la rend admirable. Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup ce roman.

LA BRODEUSE DE WINCHESTER :
Quai Voltaire - 345 pages


   Je rejoins beaucoup l’avis de Cookie : un très bon roman qui m’a fait passer un moment de lecture bien agréable. C’est une histoire de femme, celle qu’on surnomme « vieille fille » parce que son fiancé est mort à la première guerre mondiale et qu’il n’y a maintenant plus assez d’hommes pour accompagner celles qui sont seules : Violet à perdu son fiancé mais aussi son frère aîné et plus tard son père. Le statut de la femme, à cette époque, permet qu’elle travaille quand elle est jeune et célibataire, mais ensuite elle doit soit s’occuper de son foyer si elle se marie, soit s’occuper de ses parents si elle reste célibataire…

  Donc ce roman nous raconte une histoire d’amour, celle d’une brodeuse et d’un sonneur de cloches, et aborde dans le même temps le statut de la femme en 1932, le deuil (enfant, frère ou compagnon), dont on se remet un peu ou jamais, mais aussi l’art de la broderie et l’art campanaire (mot nouveau pour moi), l’art des cloches. J’ai beaucoup apprécié ces deux thèmes (je suis -aussi- brodeuse à mes heures) et j’ai beaucoup appris sur les sonneurs de cloche et leur travail. Et puis je suis allée sur internet visiter la cathédrale de Winchester (où se trouve la tombe de Jane Austen ), vu ses agenouilloirs et coussins brodés sous l’autorité de Louisa Pesel (personnage véridique du roman), visiter son clocher et j’étais complètement dans l’ambiance.

  Le roman était assez long à démarrer mais ensuite l’histoire lancée, ce fut un plaisir ! J’ai déjà lu plusieurs romans de cette autrice, et je continuerai sans nul doute, d’ailleurs j’en ai un dans ma PAL ! 

4/5