Agatha CHRISTIE (Royaume-Uni)

C'est un plaisir et merci de ta visite Phil.

B

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L'affaire Protheroe


Mon avis :

- Chère Agatha...
- Arrête de m'appeler "chère", ça fait bijou fantaisie !
- Ch... euh, Agatha, ce village de St. Mary Mead, c'est une invention, un
souvenir, un lieu connu ou ressemblant à un lieu connu ?
- Cela pourrait bien, mais non, c'est le village typique de ce que l'on
rencontre en Angleterre et c'est un village issu de mon imagination...
- Débordante.
- Flatteur !
- Non, réaliste. Il y a tous les ingrédients chers à la campagne anglaise
: Old Hall, le manoir et son hobereau imbu de lui même, une fille
épouvantable et une épouse trop jeune et trop séduisante...
- Oui et non, Protheroe est un homme haut en couleurs mais je ne cherchais pas à
en faire un monstre, juste mettre l'histoire dans un contexte véridique
et vraisemblable. Les gens le haïssent plus parce qu'il est riche que
parce qu'il est méprisable, d'ailleurs c'est du qu'en dira-t-on, il n'y a
guère de scène où il est acteur direct de l'intrigue.
- Jusqu'à Clement, le pasteur qui veut sa mort, pas très charitable le pasteur, si ?
-Un pasteur dans un contexte de village est un centre d'intérêt pour la
communauté, il soulage les âmes de qui il a la charge et s'acquitte de
tout un tas de choses dont il n'a pas la charge, mais, non il ne
souhaite la mort de personne en fait, il met du piquant à l'histoire
puisqu'il parle le premier de Protheroe. Un pasteur n'est pas
charitable, ce n'est pas un papiste...
- Tu n'aimes pas les papistes ?
- La question n'est pas là, Clement est anglican dans un village typique,
je me répète, donc il agit comme il doit le faire. Il a cette charge
centrale où il est le confident idéal de tous, sans exception et Len
Clement s'en tire plutôt bien, non ?
- Plutôt oui, sauf pour l'enquête ou il crawle dans le potage..
- Qu'est ce que cette expression de sauvage !
- Euh, pardon, il est perdu voulais-je dire.
- Complètement.
- C'est voulu ?
- C'est voulu ! Tu ne vois pas son emploi du temps, débordé et déboussolé
et, entre un neveu adolescent, une femme jeune et jolie et une bonne
qui loupe tout ce qu'elle entreprend, il surnage.
- La police, que tu adores, quoique Flem est plus désavantagé que Jap, est larguée...
- D'abord Flem, il va falloir qu'il s'habitue, ensuite, la police agit
comme elle agit toujours avec circonspection en soupçonnant tout le
monde, ce qui est son rôle, mais surtout avec hauteur, ce qui n'est pas
son rôle, aussi et, c'est l'époque qui veut ça, la femme pensante est
une vue de l'esprit et je ne me suis pas gênée pour leur clouer le bec à
ces diseurs de bonne aventure.
- La métaphore est audacieuse...
- Remets les choses dans leur contexte et tu verras si je n'ai pas raison !
- Ch..Agatha tu as toujours raison comme Jane Marple.
- Elle est réfléchi, remarque qu'à t-elle d'autre à faire et c'est
l'important, c'est pour ça que les policiers se fourvoient, ils manquent
d'esprit de déduction, j'ajouterais de déduction élémentaire, mais je
reprends ce que tu disais, je ne les aime pas vraiment...
- Comme Lestrade et Sherlock ?
- Non, Doyle faisait de Lestrade un complice un peu benêt, mais un
complice bon enfant de Sherlock, d'ailleurs Sherlock se moque mais
gentiment, élégamment.
- Alors Marple, imagination ou réalité ?
- Les deux et non je ne connais pas et ne fais pas de parallèle avec
quiconque sauf avec ces vieilles pies que l'on rencontre dans chacune de
nos régions, qui n'ont d'autres raisons de vivre qu'épier et en épiant
arrivent à définir la vie villageoise et remarquer, de ce fait, ce qui
cloche, quand ça cloche. Imagination, oui et il me fallait un personnage
raisonnant, féminin, humble et réaliste, oui, j'aime bien Marple.
- Poirot en jupons ?
- Non, Poirot est un citadin, maniéré, Marple est une villageoise simple.
- D'autres Marple ?
- Si le public, mon lectorat l'accueille honorablement, pourquoi pas ?
- Fait divers réel ou roman pur produit Christie ?
- Bah, en cherchant bien on pourrait trouver quelque chose d'équivalent, mais comme ce ne fut pas mon cas, oui roman.
- Un roman écrit comme une tragédie.
- Sauf que l'unité de temps n'y est pas. Non c'est un roman policier et
l'intrigue est telle qu'elle doit emmener le lecteur au bout sans qu'il
puisse se subtiliser aux personnages.
- C'est le cas, rassure-toi, je m'y suis laissé prendre et j'ai plongé. J'étais à des lieux de la solution.
- Merci.
- L'écriture, ton écriture est remarquable, fine et juste, toujours dans
le ton. Le vocabulaire est riche et varié. La construction habile et
entrainante dans ce sens où l'intrigue monte en puissance au fil des
pages.
- J'aime le son de ta voix.
- Le meilleur ?
- Roger Acroyd est un bon cru, mais avec Protheroe je ne suis pas mécontente.
- Tu peux, j'ai bien aimé et je ne pense pas être le seul.
- Tu reprendras un peu de thé ?
- Volontiers et un macaron, s'il te plait.

Dialogue purement imaginaire...

4,75/5
B

Bravo Bernard !
Quelle chance d'avoir interviewé la grande Agatha....
C'est une belle manière de donner ton avis sur l'oeuvre !

J'en suis assez fier
Merci de ton passage Mieldorado

B

On devrait classer certaines critiques sous "Chefs-d'oeuvres", et celle-ci en ferait partie!

Merci Phil.

B

Alors là Bernard, tu mérites ton titre de Superman de la critique !
Ca m'a donné envie de lire un Agatha Christie, et ça c'était pas gagné d'avance !!!

Merci Marion
Bonne lecture, alors !

B

Superbe, convainquant et original. Bravo Bernard.

Merci Fabienne, tu me fais rougir aussi

B

L'affaire Protheroe

Ayant malencontreusement égaré ma carte de presse imaginaire, je n'ai pu interrogé Dame Agatha au sujet de ce livre. De plus, je crois que Superbernard a obtenu l'exclusivité du papier paru dans "La gazette du raton". J'en ai apprécié la justesse.
Je me contenterai donc de donner mon avis "à l'ancienne".

A St Mary Mead, l'occupation favorite des vieilles dames du village est d'espionner, de colporter à une vitesse éclair des faits plus ou moins vrais sur les habitants. Un jour, Protheroe, un vieux militaire antipathique décède dans le bureau du pasteur Clement : c'est un événement ! La police, à l'image de l'inspecteur Flem, piétine. Elle doit gérer les curieux, les faux et les vrais coupables, les apprentis enquêteurs. Une seule personne saura mettre en lumière la vérité grâce à une logique implacable : Miss Marple. Elle est secondée par le pasteur Clement, plein de bonne volonté pour faire éclater au grand jour la vérité sur ce crime.

Alors n'attendez plus : joignez-vous à cette bande de curieux enquêteurs et soyez témoins du succès de Miss Marple. Dame Agatha ménage le suspense jusqu'au bout et m'a fait passer un moment des plus agréables. Elle fait partie de ces auteurs qui me sont familiers et vers lesquels j'aime me tourner, lorsque je perds le nord.
Peut-etre future auteur du mois de mars....

Une petite note pour ne pas déroger à la tradition 4/5

Bravo Mieldorado. On va s'y mettre pour le thème, une indigestion de Jane Marple...

B

Dix brèves rencontres

Note : 3.5/5

Résumé : comme le dit le titre, 10 courtes nouvelles de la reine du crime.

Critique : difficile de faire une critique de 10 histoires différentes et de donner une note générale : j'en ai aimé certaines, il y en a d'autres que j'ai trouvé assez banales ou un peu trop faciles pour Agatha Christie, il y en a que j'avais même déjà lu dans d'autres recueils. Malgré tout, j'ai passé un bon moment, on retrouve le charme un peu désuet d'Agatha avec tout ce qui fait son charme. On retrouve même deux personnages que j'aime bien : Mrs Oliver et Parker Pyne. Les histoires sont courtes (entre 10 et 20 pages) et le livre se lit finalement très vite. Cela ne vaut peut-être pas un vrai roman d'Agatha Christie mais j'ai quand même apprécié.

Une jeune femme débrouillarde assiste malgré elle à un accident mortel dans le métro londonien. Était-ce vraiment un accident ? Cette demoiselle a repéré sur les lieux un homme en complet marron. Est-il pour quelque chose dans cet accident ? Et ce papier froissé qu'elle a trouvé sur les lieux, il mentionne une adresse : allons y faire un tour se dit-elle ! Elle se retrouve alors nez à nez avec un autre cadavre !!
Dans quelle histoire se trouve-t-elle entrainée ?
L'enquête nous mènera en croisière jusqu'en Afrique du Sud. La demoiselle qui n'a peur de rien finira par trouver le coupable et ...l'amour chemin faisant...
Un policier classique de la reine du suspens. Un peu de romantisme, d'aventure, d'exotisme, un charme anglais désuet et une intrigue bien ficelée. Tous les ingrédients sont là pour nous faire passer un bon moment en compagnie de Miss Christie.

Ma note : 4/5

La troisième fille

Note : 4/5

Résumé : alors qu'il entend profiter d'un délicieux petit-déjeuner bien mérité, Hercule Poirot est dérangé par une jeune fille qui fait irruption chez lui et lui annonce qu'il se pourrait qu'elle est commis un crime. Avant d'avoir pu lui donner plus de détails sur ce crime ou son idendité, elle déclare que Poirot est trop vieux pour l'aider et disparait. Remonté, Poirot décide de se méler de cette histoire, aidé par la romancière Mrs Oliver.

Critique : un excellent Agatha Chrtisie, un peu plus long qu'habituellement (300pages au lieu de 200 en moyenne) parce qu'il y a plusieurs trames qui se coupent et se recoupent. C'est un peu long à démarrer et à ce que tout se mettre en place mais le livre prend un peu de rythme au bout d'un moment. J'ai bien aimé retrouver Mrs Oliver, fidèle à elle-même, toujours aussi fofolle et excentrique. La fin est surprenante et, une fois n'est pas coutume, je me doutais du coupable même si je ne voyais pas comment il ou elle aurait pu s'y prendre. Sur cet aspect, Agatha m'a bien eue. Bref, une enquête comme seule Agatha Christie sait les faire.

Passager pour Francfort

Note : 2.5/5

Résumé: Sir Stafford Nye, diplomate
britannique, revient de Malaisie par avion et il fait une rencontre originale à l’aéroport.
Une jeune inconnue lui demande de lui laisser sa place et son passeport. Il
accepte et se retrouver mêler à une histoire d’espionnage, de révoltes de la
jeunesse et d’affaires diplomatiques internationales.

Critique: Je n’aurais jamais pensé
dire cela un jour d’un livre d’Agatha Christie mais c’est un mauvais livre.
Choisi totalement au hasard dans la librairie en pensant avoir une valeur
sure ; qu’est ce que je suis déçue. On ne retrouve ni le style ni le
charme des romans habituels de ma chère Agatha. Déjà, ce n’est pas un livre policier
avec un meurtre mais une histoire d’espionnage international (thème qui ne me
plait pas généralement). L’histoire est très compliquée (trop de personnages et
pas de rebondissements), l’action est lente et arrive tard dans le roman et le
dénouement pas clair ni compréhensible. J’ai refermé avec l’idée de « tout
ça pour ça ». J’ai mis 2.5 parce que je ne peux pas décemment mettre moins
à Agatha mais je me rends bien compte que c’est sur-noté. Bref, après une
vingtaine de livres lus de cette auteure, il fallait bien un jour que je tombe
sur un mauvais Agatha (ça me fend le cœur d’écrire ça).

Cyrielle : ça m'a fait bizarre aussi, je ne pensais pas que ça existait !

Je ne sais pas si tu le sais déjà, mais Le club du mardi est édité en deux parties en France : il y a Miss Marple au club du mardi et Le club du Mardi continue alors qu'en Angleterre, il n'y a qu'un tome.

Rendez-vous à Bagdad

Note: 3.5/5

Résumé: Victoria
Jones se fait renvoyer de son boulot et alors qu'elle flâne dans un parc, elle rencontre un beau jeune homme. Pour elle, c'est un coup de foudre mais il se trouve que le jeune homme part le lendemain à Bagdad. N'écoutant que son coeur, elle est fermement décidée à le suivre et parvient tant bien que mal à ses fins. Mais rapidement, elle est embarquée dans une affaire louche avec société secrète et cadavres, sur fond d’espionnage international.

Critique : décidément, je joue de malchance. Sur les trois derniers livres d'Agatha Christie que j'ai lu, deux traitent d'espionnage, genre que j'apprécie peu. Peut-être que ce livre avait plus d'impact lorsqu'il est sorti, c'est à dire pendant la guerre froide où les tensions entre les blocs étaient ressenties dans le monde entier. Il a peut-être perdu de sa force à notre époque. Dans celui-ci, on est loin de la débâcle de Passager pour Francfort (voir critique plus haut pour les détails) mais tout de même, je n'ai pas bien embarquée dans cette histoire. Heureusement que le personnage de Victoria est attachant, une espionne pas formée du tout pour ça mais menteuse comme un arracheur de dents et futée. J'ai trouvé que les premières pages sont longues pour mettre en place le contexte. Heureusement que le rythme s’accélère ensuite. Et pour une fois, j'avais trouvé le fin mot de l'histoire avant qu'il ne soit dévoilé (là, je suis fière parce que c'est rare que ça m'arrive dans les livres d'Agatha). Le livre se lit rapidement mais ne fera pas partie des impérissables d'Agatha.

Le train de 16h50 d' Agatha Christie
Livre de Poche / 255 pages


Allant dans la même direction et presque à vitesse égale, les deux trains semblaient disputer un match. Mrs McGillicuddy, pour se distraire, regardait les occupants qui s'offraient à sa vue, mais ce qu'elle vit lui arracha un petit cri. Debout, le dos tourné, un homme serrait la gorge d'une femme ; il l'étranglait. Le hasard voulu que le « 16 h 50 » ralentît et que le train « parallèle » le dépasse, disparaissant dans la nuit.


Si ce n'était pas la première fois que je lisais un livre d'Agatha Christie, c'était la première fois que je lisais une enquête menée par Miss Marple ! Le plaisir est au rendez-vous l'intrigue de facture classique est excellente, dès les premières pages on entre dans le bain et on ne lâche plus le livre avant de savoir le fin mot de l'histoire. Fidèle à elle même Agatha Christie laisse le lecteur imaginer que peut-être il pourra trouver le coupable pour évidemment s'apercevoir au final qu' il s'est lamentablement tromper. Dans cette intrigue Miss Marple a vieillie et ne se sent pas le courage de mener toute l'enquête seule, elle reste relativement en retrait déléguant sur le terrain une gouvernante hors pair Lucy Eyelessbarrow. Les personnages sont très attachants même si certains ont un caractère assez horripilant.